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Récemment j'ai vu un certains nombre d'auteurs mettre en avant leurs écrits avec pour argument d'inclure des personnages de couleurs aux sexualités variées. Divers éditeurs demander des manuscrits faisant la part belle à la diversité. Ou encore des bandeaux "Obama"...
Bref, j'ai comme l'impression que les littératures de l'imaginaire sont soumis aux mêmes bouleversements que notre société, et ça me pose tout un tas de questions :
La SFFF doit-elle être soumise aux "quotas" de diversité (femmes, LGBT(...), noirs, asiatique,etc etc) ?
Toute la SFFF ayant pour principaux protagonistes des hommes blancs (hétéro ?) est elle forcément "raciste" et "pro-patriarcat" ? Où ne peut elle être le simple reflet de la culture dans laquelle ont baignés leurs auteurs ?
Faut-il s'offusquer de voir si peu, ou pas de noir dans un récits d'inspiration nordique ? Bien sûr, ce serait hypocrite de nier que certains auteurs aient eu des idées très arrêtés sur la femme, les personnes de couleurs etc, mais je ne suis pas là pour juger les idées de x ou y. Mais sont-ils tous à mettre dans le même panier d'"oppresseur" ?.
Et, le plus important, la SFFF doit-elle obligatoirement véhiculer et refléter des idéologies ? De l'imaginaire pour de l'imaginaire est-ce encore possible aujourd'hui ?
Y a-t-il eu des précédents dans les littératures de l'imaginaire ? Un Gérard Klein avec un bandeau Mitterrand (ou Laguillier, Lepen, peu importe) aurait-il été pensable il y a de ça 30 ans ?
Pour conclure, il est amusant de voir que quasi tous les éditeurs qui soutiennent x ou y cause progressiste publient TOUS du Lovecraft ou de la "Lovecrafterie". Amusant, ou hypocrite, à vous de voir.
(Si jamais le sujet gène/ne plaît pas/semble trop orienter d'un bord ou de l'autre, n'hésitez pas à le supprimer, l'idée est simplement d'avoir votre ressenti sur le sujet .
Boomer trentenaire misanthrope et aSsocial.
Lecture du moment : Michael Moorcock .. Le Chien de Guerre et La Douleur du Monde & Clive Barker .. Livre de sang
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Eheh, tu as peur de te faire censurer sur la page FB d'ActuSF, alors tu viens polémiquer ici
Assez d'accord avec toi, comme déjà dit je sais plus où, il ne se passe plus une semaine sans qu'une polémique démarre sur les réseaux asociaux lancée par toujours le même groupuscule féministo-LGBT-racisé...
Côté publications, on commence à percevoir la vague (commerciale ?) qu'engendre cette "mode", avec une ribambelle d'auteurices (mouahahah) soigneusement sélectionnées et un peu beaucoup (trop) de pamphlets gaucho-genrés sur les présentoirs (voir le dernier recueil de La Volte par exemple, ou aussi le récent roman de Sara Doke chez Leha).
Perso, je pense qu'à vouloir démontrer trop lourdement ses idées, aussi défendables soient-elles, on obtient juste le rejet, mais bon je ne suis qu'un mâle blanc hétéro cisgenre (et boomer de surcroît), donc mon avis, hein ?
Mais bon, il y a trente (ou quarante ?) ans, on avait déjà une jolie bande d'excités avec la "SF politique", voir, entre autres, les titres de Kesselring (mais surtout se limiter à la couverture, parce que l'intérieur.... hum a assez mal vieilli dirons nous).
A croire que l'Imaginaire attire les extrémistes militants...
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Eheh, tu as peur de te faire censurer sur la page FB d'ActuSF, alors tu viens polémiquer ici
Nul polémique juste quêter des avis éclairés de mes vénérables boomers aînés . Et puis je l'ai cherché en appelant un chat un chat !
voir le dernier recueil de La Volte par exemple, [...] (oui oui, je te censure !)
Pour le coup il me semble que La Volte a toujours eu une politique éditoriale très axée à gauche de la gauche non ? Ca me paraît pas trop gênant dans la mesure où c'est une maison d'édition "de niche" et que la plupart des gens qui achètent leurs livres, soit partage leurs opinions, soit on lut Damasio et en veulent plus. Même si c'est vrai qu'un recueils sur la même thématique à droite serait aussitôt classé dans le pro-lobbyisme pharmaceutique [...] capitalisto-tractés..
Perso, je pense qu'à vouloir démontrer trop lourdement ses idées, aussi défendables soient-elles, on obtient juste le rejet
Dommage pour ceux qui veulent juste être accepté pour ce qu'ils sont sans se sentir obligé de clamer sa différence à longueur de journées...
mais bon je ne suis qu'un mâle blanc hétéro cisgenre (et boomer de surcroît), donc mon avis, hein ?
Tu n'es pas totalement coupable, tu as très certainement grandi dans un milieu catholique... Et puis tu n'as qu'à lire Imaro, ça t'ouvrira l'esprit .
Mais bon, il y a trente (ou quarante ?) ans, on avait déjà une jolie bande d'excités avec la "SF politique", voir, entre autres, les titres de Kesselring (mais surtout se limiter à la couverture, parce que l'intérieur.... hum a assez mal vieilli dirons nous).
Ca n'a pas du être un grand succès vu qu'en 10 ans de biblioarchéologie entre Emmaüs et brocante j'en ai jamais vu un seul.
A croire que l'Imaginaire attire les extrémistes militants...
Ils font beaucoup de bruit mais ne sont pas si nombreux pourtant..
Boomer trentenaire misanthrope et aSsocial.
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[...]Pour conclure, il est amusant de voir que quasi tous les éditeurs qui soutiennent x ou y cause progressiste publient TOUS du Lovecraft ou de la "Lovecrafterie". Amusant, ou hypocrite, à vous de voir.[...]
Bah... rien de bien étonnant à ça à mon avis : faire du bénéfice a toujours été la base du commerce, et si Lovecraft -- plus qu'étonnamment ! -- ne choque pas tous les redresseurs de tort à la petite semaine, pourquoi ne pas profiter de l'aubaine ?
Non, pour ma part, ce n'est pas tant ce côté mercantile qui me gêne, c'est le nombre d'hurluberlus (un doux euphémisme...) de bonne foi qui croient qu'interdire de considérer différemment les problèmes sociétaux c'est le summum de la justice et, surtout, de l'ouverture d'esprit. Et la palme à mes yeux revient à ceux qui réécrivent le passé en tentant de détruire tel ou tel monument et/ou gommer/modifier telle ou telle page de l'histoire...
Un exemple me vient à l'esprit : il y a quelques semaines, je m'apprêtais à regarder à la télé une (énième) adaptation de la légende du Roi Arthur et Excalibur lorsque je vis apparaître, mélangés aux soldats locaux, le quota "requis" d'Africains. Et pourquoi pas des Amérindiens ? Les Amérindiens ne disposent-ils pas des mêmes droits ? Sans parler des Asiatiques ! Et pourquoi n'y avait-il pas de guerriers aveugles ? Quelle insupportable discrimination envers les non-voyants ! (ceci dit, il y en avait peut-être par la suite, j'avoue avoir changé de chaîne après quatre ou cinq minutes d'un tel matraquage idéologique insensé...)
Pourquoi d'ailleurs ne pas renommer autrement le terme "démocratie" (lequel vient du grec, et à l'époque ils pratiquaient l'esclavage, il faut donc les punir), ou arrêter de rediffuser "Spartacus", lequel ne se battait pas pour la fin de l'esclavage mais simplement pour son adoucissement (d'ailleurs il avait ses propre esclaves), etc.
En résumé, je suis consterné par le nombre d'imbéciles qui jouent aux redresseurs de tort en appliquant "aveuglément" les préceptes "à la mode" de leur époque. Aucune réflexion, aucun recul, car eux, il savent !
Pour ma part, je suis hélas bien conscient que, si j'avais vécu au moyen-âge, j'aurais été convaincu que la terre était plate et que le système féodal était le seul possible. Un peu d'humilité leur ferait donc le plus grand bien, et ils devraient se pencher sur le sens originel -- et qui hélas se perd... -- de la devise à finalité universaliste (et donc en faveur de l'être humain quel qu'il soit) : "Liberté, Egalité, Fraternité"
Point n'ai/n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.
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Bah... rien de bien étonnant à ça à mon avis : faire du bénéfice a toujours été la base du commerce, et si Lovecraft -- plus qu'étonnamment ! -- ne choque pas tous les redresseurs de tort à la petite semaine, pourquoi ne pas profiter de l'aubaine ?
Je n'ai rien contre mais j'ai parfois du mal à comprendre ce mélange commerce/engagement. Par exemple le financement d'un tarot Lovecraft avec la mention black lives matters juste en dessous du logo du site de financement participatif me semble plus que paradoxal. J'ai surtout l'impression que les éditeurs vont dans le sens du vent peu importe le côté duquel il souffle.
[...]qui croient qu'interdire de considérer différemment les problèmes sociétaux c'est le summum de la justice et, surtout, de l'ouverture d'esprit. Et la palme à mes yeux revient à ceux qui réécrivent le passé en tentant de détruire tel ou tel monument et/ou gommer/modifier telle ou telle page de l'histoire...
L'histoire nous dira où tout cela nous mènera, mais sans trop de mauvaise foi, une révolution ce n'est jamais qu'un tour complet où l'on revient exactement d'où l'on est partie.
Un exemple me vient à l'esprit : il y a quelques semaines, je m'apprêtais à regarder à la télé une (énième) adaptation de la légende du Roi Arthur et Excalibur lorsque je vis apparaître, mélangés aux soldats locaux, le quota "requis" d'Africains.
Ah les quotas, où l'art de travestir la réalité au nom du politiquement correct. Autant dans la société états-uniennes je peux comprendre vu la grande diversité ethnique de sa population, mais qu'en penser pour je ne sais pas moi les pays scandinave ? Je vois mal Pénélope Cruz en Freya et Omar Sy en Loki...
Pourquoi d'ailleurs ne pas renommer autrement le terme "démocratie" (lequel vient du grec, et à l'époque ils pratiquaient l'esclavage, il faut donc les punir), ou arrêter de rediffuser "Spartacus", lequel ne se battait pas pour la fin de l'esclavage mais simplement pour son adoucissement (d'ailleurs il avait ses propre esclaves), etc.
D'autant que le "kratos" se résume bien souvent à le déléguer à autrui, mais là n'est pas le sujet.
En résumé, je suis consterné par le nombre d'imbéciles qui jouent aux redresseurs de tort en appliquant "aveuglément" les préceptes "à la mode" de leur époque. Aucune réflexion, aucun recul, car eux, il savent !
"oppressons l'oppresseur !", quitte à le devenir... Je ne suis pas sur que se "comporter" comme "l'ennemi" puisse être légitime.
Pour ma part, je suis hélas bien conscient que, si j'avais vécu au moyen-âge, j'aurais été convaincu que la terre était plate
Il faut dire que Pratchett était très convaincant .
Un peu d'humilité leur ferait donc le plus grand bien, et ils devraient se pencher sur le sens originel -- et qui hélas se perd... -- de la devise à finalité universaliste (et donc en faveur de l'être humain quel qu'il soit) : "Liberté, Egalité, Fraternité"
Il y en a qui te jettent le terme d'universaliste comme si c'était une insulte... Mais entre Face***k et le monde réel il y a un fossé, j'en conviens volontiers.
Merci d'avoir répondu en tout cas.
Et de rester clair, c'est important ! (de ne pas trop s'éparpiller) :P
Boomer trentenaire misanthrope et aSsocial.
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Bon. On a surtout abordé le côté négatif du militantisme dans la littérature de genre mais, au contraire, y a-t-il des romans / nouvelles qui vous avait agréablement surpris/marqués ?
Pas nécessairement récemment mais durant tout votre parcours de lecteur (ou de lectrice, bien entendu) ?
En dehors de la sacro-sainte trinité "Orwell, 1984 - Huxley, le meilleur des mondes - Harrison, soleil vert" même si on est plus dans l'anticipation que dans le militantisme clair et assumé.
Boomer trentenaire misanthrope et aSsocial.
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Moi je découvre ce sujet et ça m'a refait penser à des extraits de Bradbury, qui a TOTALEMENT compris l'imbécilité des extrémistes et leurs méthodes identiques (même si appliquées à des choses différentes en fonction de leur "bord").
Aujourd'hui on en est là, ou presque, en tout cas certains essayent de nous y emmener !
Fahrenheit 451
"Les Noirs n'aiment pas Little Black Sambo. Brûlons-le. La case de l'oncle Tom met les Blancs mal à l'aise. Brûlons-le. Quelqu'un a écrit un livre sur le tabac et le cancer du poumon ? Les fumeurs pleurnichent ? Brûlons le livre."
et surtout les Chroniques martiennes, avec cet extrait glaçant dans le contexte actuel :
"On s'est mis à censurer les dessins humoristiques , puis les romans policiers, et naturellement, les films, d'une façon ou d'une autre , sous la pression de tel ou tel groupe, au nom de telle orientation politique, tels préjugés religieux ,telles revendications particulières; il y avait toujours une minorité qui redoutait quelque chose, et une grande majorité ayant peur du noir, peur du futur, peur du passé, peur du présent, peur d'elle même et de son ombre. "
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La Servante Ecarlate ? Même si M. ATWOOD s'en défend.
AB+ Laurent
Lecture en cours : Souvenir - Philip K. Dick
La Marche funèbre des Marionnettes Adam-Troy CASTRO
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Bon. On a surtout abordé le côté négatif du militantisme dans la littérature de genre mais, au contraire, y a-t-il des romans / nouvelles qui vous avait agréablement surpris/marqués ?
Ben, pour ma part, tout dépend de ce que tu entends par militantisme et par littérature
Si le roman sert quasi-exclusivement de prétexte à promouvoir des idées -- qu'elles nous paraissent bonnes ou mauvaises, là n'est pas la question -- alors pour moi ce n'est rien de plus que de la propagande et ne mérite pas le terme de littérature (qu'on l'écrive avec un L majuscule ou un l minuscule). Mais rien n'empêche alors d'écrire des pamphlets, c'est plus honnête.
Si le roman, en son sein, pour ne pas dire en son intimité, présente le monde et/ou les personnages et/ou les actions sous une lumière particulière pour nous faire réfléchir, je n'y vois rien à redire, surtout quand il fait preuve d'intelligence et de mesure.
Par exemple, je suis en train de me régaler à lire le tome 2 de la dernière trilogie en date de Joe Abercrombie L'âge de la folie (catalogue de ses œuvres ici) et il y a un court échange qui pourrait résumer ma vision d'un véritable auteur.
Comme le tome 2 n'est pas encore traduit en français et que j'ai un peu la flemme d'aller rechercher dans celui-ci le passage exact, je me permets d'en faire une approximation (mais si quelqu'un en voulait le verbatim en anglais pas de souci j'irais le déterrer)
Et donc je vais simplifier -- et maltraiter stylistiquement, désolé -- le passage en question. Au beau milieu d'une guerre (de style moyenâgeux), une jeune brancardière qui est confrontée à la boucherie des champs de bataille se remémore son dernier échange houleux avec son oncle, vétéran d'une guerre passée et qui avait voulu la prévenir (elle lui avait confié s'être portée volontaire pour aller à la guerre, et il l'avait désapprouvée). Réaction exaspérée de la jeune femme : "Alors comme ça un champ de bataille c'est pas un endroit pour une femme ?" Réponse de l'oncle : "Un champ de bataille c'est pas un endroit pour qui que ce soit." Et elle était partie en claquant la porte...
Ce que je veux dire par-là, c'est qu'Abercrombie, du moins à mes yeux, a réussi deux choses en même temps :
- montrer la fausseté des projections "automatisées" des militants -- on peut aussi les appeler zélotes dans ce cas -- qui transforment tout ce qui est dit en fonction de leur credo, car eux, ils savent
- dépasser le communautarisme (ici sexuel pour ne pas dire genré) pour s'adresser à l'universalisme : la guerre est inhumaine (et la brancardière, une fois au contact du réel, ne peut qu'acquiescer)
Mais le bouquin est mille fois plus complexe et plus riche que ça, et Abercrombie est réellement un auteur d'exception (à tous points de vue). A consommer sans modération
Point n'ai/n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.
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