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#1 03-03-2013 14:39:37

Cirroco Jones
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[Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Voir aussi : http://forums.bdfi.net/viewtopic.php?pid=23496#p23496

L'Intrépide, une revue des Offenstadt venue un peu après l’Épatant qui triomphait dans les kiosques grâce aux fameux Pieds Nickelés. Plus mesurée, cette revue va être le berceau de de deux auteurs prolifiques, José Moselli et Jo Valle, le second n'ayant quasiment jamais publié en volume. On y trouvera d'autres grands auteurs d'aventures, Pierre Adam, Albert Bonneau, par exemple, mais aussi des traductions de récits anglais probablement parus dans des alter égo d'Outre-Manche (je cherche, et je crois avoir repéré un magazine, Chums, actif dès la fin du 19e). Très illustré, L'Intrépide propose de nombreuses "presque-BD", avec les récits en texte sous images et des dessins humoristiques des artistes maison, Forton, Thomen, Tybalt, et d'autres moins connus comme E. Nicolson ou Marcel Arnac, pas toujours  très fins mais qui restent bon enfant, même si le colonialisme ambiant en est la principale source.  Tout cela sous une belle couverture en couleurs souvent signée par Lubin de Beauvais, André Galland, Léon Roze, Carsten Raven, etc.

Si l'Intrépide fournit en grande partie de l'aventure dramatique aux quatre coins du globe, il va aussi explorer les territoires étranges de la science et de ses technologies fantasmées dont José Moselli et Pierre Adam seront les principaux chantres. Le premier minant littéralement les éditions Offenstadt sous de nombreux pseudonymes : Pierre Agay, Jacques ou Jack Mahan tandis que les initiales P.A. peuvent être imputées soit à cet auteur soit à Pierre Adam. (J.M. étant crédité pour des textes de Mahan, il est bien probable que P.A. soit Pierre Agay, mais le doute demeure).

Un peu plus tard, les Offenstadt lancent une collection de reprises, la fameuse Collection d'Aventures, qui reprennent certains récits de l'Intrépide en un à plusieurs numéros. Elle fait suite à une autre collection, plus copieuse en pages, qui édita quelques romans dès 1914 dont la date de création n'était pas la plus opportune (les Offenstadt sont alors en butte à l'ire de l'abbé Béthleem, antisémite, anti-allemand et anti-gaudriole, qui profite de leur patronyme pour les désigner d'un doigt haineux et vengeur à la vindicte catholique). Dommage pour les récits de Jo Valle qui parurent exceptionnellement en volumes dans cette collection marquée d'un nom prédestiné, Chrysanthème...

Pour en connaître davantage sur cette revue, je ne saurai trop conseiller de lire le numéro double 34/35 qui y consacre un dossier épais et consistant sous la plume de Jean-Louis Touchant : Histoire de L’Intrépide, 352 pages — printemps-été 2006.
http://www.fictionbis.com/rocambole/pag … 06ce485ee9

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#2 03-03-2013 17:43:05

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

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83 - 96 - 99 - 112 - 133

83 - 17/12/1911
Textes sous image à suivre : Sultanat de Kazongo, Moselli/André Galland - L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Forton et Tybalt.
Nouvelles : Un Vidocq Africain, Réginald Véran/Lubin De Beauvais -  Le mangeur d'hommes de Malyal, Thomas-H. Fripp
Romans à suivre : Prisonniers du Mahdi, Gaston Choquet/H. Muller - Pol l'Olonnois le roi des flibustier, par  George Harol/ Raven -

96 - 17/03/1912
Textes sous image à suivre : Sultanat de Kazongo, Moselli/André Galland - L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Piccollo et Tybalt.
Nouvelles : La Vengeance de la squaw,  Octave Malat/Henri Huguet - La soumission des rois nègres Octave Malat/Léon Roze.
Romans à suivre : Prisonniers du Mahdi, Gaston Choquet/H. Muller - Pol l'Olonnois le roi des flibustier (fin), par  George Harol/ Raven - Aventures en Afrique de Dick le jeune télégraphiste, A.G. Hales (trad N.Offenstadt) (1er ép)/Henri Huguet

99 - 7/04/1912
Textes sous image à suivre : L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Piccollo et Tybalt.
Nouvelles : Aventure chez les morts (2/2), Robert O'Farrel/E. Yrondy - Les fiancés récit de chasse à l'ours, Louis d'Hérissart/E. Yrondy - Tribulation d'un millionnaire, Jean Sente/ Huguet
Romans à suivre : Prisonniers du Mahdi, Gaston Choquet/H. Muller - Aventures en Afrique de Dick le jeune télégraphiste, A.G. Hales (trad N.Offenstadt)/Henri Huguet

112 - 7/07/1912
Textes sous image à suivre : L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Marcel Arnac et Tybalt.
Nouvelles : Terrible vengeance d'un pilote espion, R. M. Récréator/Carsten Raven - Entre les Assassins et les traîtres (suite),  ?/E. Yrondy - Pris au piège dans les ténèbres, T. Ambler Remmard/Huguet.
Romans à suivre : Prisonniers du Mahdi, Gaston Choquet/H. Muller (avant-dernier ép.) - Aventures en Afrique de Dick le jeune télégraphiste, A.G. Hales (trad N.Offenstadt)/Henri Huguet
Dans le prochain numéro : Letio-Mousi, grand roman inédit d'aventures tragiques de José Moselli

114 - 21/07/1912
Textes sous image à suivre : L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Marcel Arnac et Tybalt.
Nouvelles :  L'Ibis sacré (2/2), Alex G Pearson/ Huguet - Entre les Assassins et les traîtres,  ?/E. Yrondy -  Une chasse aux rats L. H( Louis d'Hérissart)/Raven
Romans à suivre : Letio Mousi (2e ép.) José Moselli/? - Aventures en Afrique de Dick le jeune télégraphiste, A.G. Hales (trad N.Offenstadt)/Henri Huguet

133 - 1/12/1912
Textes sous image à suivre : L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Forton, Marcel Arnac et Tybalt.
Nouvelles : Les Bandits du contesté(2/2) Marcelle Gallien/Raven. La Ferme maudite de Johannès Baden, Paul Darcy/Raven- La mort héroïque de l'explorateur Bretonnet, Octave Malat/Yrondy
Romans à suivre : Letio Mousi, José Moselli/? - Aventures en Afrique de Dick le jeune télégraphiste, A.G. Hales (trad N.Offenstadt)/Henri Huguet


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176 - 178 - 183 - 184 - 185

176 - 28/09/1913
Textes sous image à suivre : L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par E. Nicolson.
Nouvelles : Le Complot de la reine-mère Penninck/J. R. (?) - un Sac de perles A G Pearson/Fred Bennett -  Peut-on domestiquer le tigre, Henri Sauvère
Romans à suivre : L'Empire de la Sierra Fabien D'Argelles/Lubin de Beauvais  - La fille de l'indien blanc R M Explorator/Galland

178 - 12/10/1913
Textes sous image à suivre : L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Harry Gonel, Tybalt, Marcel Arnac.
Nouvelles : Le Puits en feu, Octave Malat/Non illustré - Couvé par un éléphant, Malat/Léon Roze -  Le train spécial du duc, Hal Ravenglass/?
Romans à suivre : L'Empire de la Sierra Fabien D'Argelles/Lubin de Beauvais (fin)  - La fille de l'indien blanc R M Explorator/Galland - Les Captifs du Négus (2),Réginald Véran/Galland

183 - 16/11/1913
Textes sous image à suivre : L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Harry Gonel, Pol Petit.
Nouvelles : Le monstre, J.M/Léon Roze - La Lagune aux perles (1), S. Carew/W. Edward Wigtull
Romans à suivre : La fille de l'indien blanc R M Explorator/Galland - Les Captifs du Négus, Réginald Véran/Galland - Le Robinson Vengeur ?/Huguet

184 - 23/11/1913
Textes sous image à suivre : L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Harry Gonel
Nouvelles : Aventures de chasse dans les prairies tremblantes, RM Explorator/Carsten Raven - La Lagune aux perles par S Carew (fin)/Léon Roze
Romans à suivre : La fille de l'indien blanc (fin) RM Explorator/Galland- Les Captifs du Négus par Réginald Véran/Galland - Le Robinson Vengeur ?/Huguet 

185 - 30/11/1913
Textes sous image à suivre : L'aigle des Andes, Jo Valle/A. Valllet
Humour par Forton et Arnac
Nouvelles : Une Aventure en Sonora, Fernand Barral/? - Voleur ou héros? Andrew Wood/Léon Roze - Navire coulé par un Céphalopode, RM Explorator
Romans à suivre : Les Captifs du Négus par Réginald Véran (fin)/Galland - Le Robinson Vengeur ?/Huguet


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197 - 200 - 207 - 208 - 209

197 - 22/02/1914
Textes sous image à suivre : Les Requins du Pacifique, José Moselli/Maitrejean
Humour par Forton, Harry Gonel, Thomen, Arnac.
Nouvelles : Prisonnier des caïmans, L.H. (probablement Louis d'Hérissart)/? -   Le Lac de sang, H.S./Léon Roze - A l'assaut du danger, W. H. Adams d'après le Major B. Parmeter/Huguet
Romans à suivre : Le Robinson Vengeur ? /Huguet -  L'Homme à la balafre rouge ?

200 - 15/03/1914
Textes sous image à suivre : Les Requins du Pacifique, José Moselli/Maitrejean
Humour par Tybalt, Arnac.
Nouvelles : Dans les glaces du Pôle Moselli/Galland - Souvenirs d'un Ranger du Texas (1) Isaac Motes/signé L. R. - L'incendie en pleine mer / S. M. /Léon Roze
Romans à suivre : Le Robinson Vengeur ? /Huguet -  L'Homme à la balafre rouge ?

207 - 3/05/1914
Textes sous image à suivre : Les Requins du Pacifique, José Moselli/Maitrejean
Humour par Harry Gonel,  Tybalt, Arnac.
Nouvelles : L' Éléphant fétiche Serge Jouy/Huguet  - Capitaine Bradley à la terre de la lune Pierre Agay (alias Moselli)/Raven - La chance de Yeastley ?/?
Romans à suivre : Le Robinson Vengeur ? /Huguet -  L'Homme à la balafre rouge ?- Pablo le conquérant ?/Lubin de Beauvais

208 - 10/05/1914
Textes sous image à suivre : Les Requins du Pacifique, José Moselli/Maitrejean
Humour par Forton,  Tybalt.
Nouvelles : Les Juramentados M.M. (?)/? -  Le Navire de dynamite Hal Ravenglass/Harry Lane -  La médresse de Hadj-Nissa Alexandre Grodinsky/Léon Roze
Romans à suivre : Le Robinson Vengeur ? /Huguet -  Pablo le conquérant ?/Lubin de Beauvais

209 - 17/05/1914
Textes sous image à suivre : Les Requins du Pacifique, José Moselli/Maitrejean
Humour par Arnac,  Tybalt.
Nouvelles : Le Guet-apens d'Achmet-Aga Colonel ATR/Huguet - Un bon tour! M Mole / P. Prater? - Le Piège L.H. (hérissart) /Yrondy - Le Navire de dynamite Hal Ravenglass/Harry Lane
Romans à suivre : Le Robinson Vengeur ? /Huguet -  Pablo le conquérant ?/Lubin de Beauvais

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#3 05-03-2013 18:51:19

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Les Offenstadt ont publié des traductions de récits en langue anglaise. Il est fort probable qu'ils aient tiré leur fond d'une revue anglaise pour les jeunes garçons qui paraissait depuis 1892, Chums. Elle fut créée par les éditions Cassell and Company, celles qui justement publieront le titre suivant, Telegraph Dick, en volume. D'autres récits publiés dans l'Intrépide, parfois avec les illustrations d'origine, sont issus de Chums. Chums se rapprocha du mouvement scout de Baden-Powell à partir de 1907, un rapprochement qui favorisa certainement la notoriété du journal en France, tout au moins chez les éditeurs attentifs de L'Intrépide. La revue parut jusqu'en 1941, éreintée comme beaucoup par la pénurie de papier pendant la seconde guerre mondiale.

A. G. Hales, Alfred Arthur Greenwood Hales, 1860-1936
Aventures en Afrique de Dick le jeune télégraphiste AG Hales (trad N.Offenstadt) débute dans le n° 96 du 17 Mars 1912 de L'Intrépide, récit illustré par Henri Huguet.
Adapté de "Telegraph Dick : a London lad's adventures in Africa"
London : Cassell, 1907,  Collection Marcie Muir (collection of Australian children's books), 244 pages, avec quatre illustrations pleine page.

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L'auteur est né le 21 juillet 1860 à Kent Town, Adélaïde, fils de Frederick Greenwood Hales, chercheur d'or et menuisier, et de son épouse Sarah Leigh, née Veal, des « gens craignant Dieu, sérieux et respectables ». Pas comme Hales, qui se souvenait de sa mère espérant qu'il recevrait « l'appel et ferait la lumière chez le païen ». « Je l'ai faite, écrit-il, avec un rifle ».  Il fréquenta les lycées d’Adélaïde et fut mis brièvement en apprentissage chez un charpentier, mais il quitta la maison et l'école dès l'âge de treize ans. À seize, son premier récit est édité dans un périodique Frearson's Weekly. Il lit compulsivement tout en exerçant de multiples petits métiers : chercheur d'or, bûcheron, traqueur de dingos, gérant, conducteur de bétail.  Il étudie de nouveau, devient rédacteur en chef, arbitre, journaliste, fait quelques ventes frauduleuses de mines sèches, part aux États-Unis comme manager d'un boxeur, et vient à Londres profiter des opportunités économiques suite à la découverte de mines d'or en Australie, devient correspondant de guerre en Afrique du Sud, assiste aux conflits entre la Macédoine et la Turquie, entre les russes et les japonais, passe quatre ans en Amérique du Sud, croise Garibaldi en Italie, réside en France ou traverse le désert de Gobi à cheval. Il écrit énormément, des fictions, mais il publiera la meilleure, la sienne, My Life of Adventure en 1918. Surnommé "Smiler", il a pourtant laissé l'image d'un sportif trapu à la physionomie belliqueuse. Il meurt en Angleterre dans le Kent, à Herne Bay où il est enterré, le 29 décembre 1936. Il s'était marié deux fois et avait eu cinq enfants.
- Adapté par mes soins d'après la biographie de Donald Grant in Australian Dictionary of Biography.

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#4 13-03-2013 00:28:52

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Un zoom sur les grands récits et textes sous images à suivre tout au long de 1912 dans l'Intrépide : José Moselli, Jo Valle, Gaston Choquet, George Harol, A.G. Hales, Marcelle Gallien, Réginald Véran.
Des illustrations de A. Vallet, E. Yrondy, Henri Huguet, Carsten Raven, André Galland et H. Muller.

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#5 13-03-2013 00:31:47

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

1912, une médaille Offenstadt par Émile Monnier vue sur le réseau.

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#6 13-03-2013 00:35:45

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Gros plan sur le n° 183 - 16/11/1913
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1913. Le Monstre, par J.M. (peut-être bien José Moselli qui signe aussi Jacques Mahan), illustration (superbe) de Léon Roze.
Un récit vrai avec apparition d'un véritable tricératops pendant une exploration totalement réaliste. okbdfi

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#7 14-03-2013 01:40:07

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Gros plan sur le n° 185 - 30/11/1913
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Au sommaire : Navire coulé par un Céphalopode, par R. M. Explorator (peut-être bien encore José Moselli!)
Présenté dans la rubrique "Les Drames de la Mer", ce récit vrai, toujours, entraîne le lecteur terrifié sur les lieux des méfaits du terrible Kraken.
Et cette fois, jugez sur pièce si l'on ne frémit pas dès la première phrase de cette histoire née des flots mystérieux.

A bord, le soir, quand on parle d'histoires merveilleuses ou effrayantes, lorsqu'au loin sur la mer on distingue des formes indécises, des lueurs phosphorescentes, des flots soulevés tout d'un coup en montagnes, des jets d'eau lancés par un souffleur qui flâne ou qui cherche sa proie, on raconte la légende du kraken.

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okbdfi

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#8 15-03-2013 01:37:49

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Dans le n° 197 - 22/02/1914
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H.S. (?) signe l'un des récits les plus meurtriers que j'ai lus dans l'Intrépide, et pourtant les auteurs ne lésinent pas sur l'éradication du genre humain! Plus d'un millier de morts en une seule journée festive au Dahomey. Bien entendu, c'est un breton "Malouin, trapu, têtu et râblé" qui sauve quelques indigènes et tous les européens du sort peu enviable que le Robespierre monarchiste (un peu d'imagination, SVP) leur réservait. Le Lac de Sang est illustré par Léon Roze, un récit pour les petits garçons de 8 à 14 ans.

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#9 16-03-2013 00:45:55

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

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Un numéro spécial! Le deux-centième de l'Intrépide, d'abord, puis il est sorti il y a exactement 99 ans, le 15 mars 1914. Cerise sur le gâteau, la nouvelle en première page est Dans les glaces du Pôle, de circonstance en ce temps d'hiver récalctirant. Ecrite par José Moselli, l'illustration est d'André Galland, deux figures bien connues des amateurs d'anticipation.

Le n°200 de l'Intrépide est consacré aux glaces et à ses valeureux explorateurs emmitouflés, il n'empêche qu'il y a toujours de la place pour ceux qui préfèrent les grosses chaleurs. Marcel Arnac, un habitué des pages, emmène le sien, un méridional avé l'assent comme on les aime au début du XXe siècle, à la chasse au lion, ha-ha-ha garantis.

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#10 18-03-2013 01:10:45

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Dans les numéros 207 à 209,  Lubin de Beauvais illustre Pablo le conquérant, un texte non signé, dont le héros est un jeune indien trouvé et élevé par un propriétaire terrien occidental malgré ses opinions xénophobes.

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#11 21-03-2013 17:48:28

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Le 209, mon dernier numéro d'avant-guerre (pour l'instant!) date de mai 1914. Le prochain mènera cinq ans plus tard exactement, en mai 1919, quand Offenstadt se sera rebaptisé Société Parisienne d'Edition. Sans grand succès, finalement, pour apaiser les courroux catholiques et nationalistes.

Avant de quitter 1914, un coup d’œil sur une collection nommée de manière funèbre "Chrysanthème". Elle le mérite peut-être par le nombre de morts qu'elle met en terre à chaque récit. Les Offenstadt la lancent en 1914 avec des éditions en volume de textes parus dans l'Intrépide. En grand format et brochés, illustrés, de plus ou moins cent pages, ces livres connaîtront plusieurs présentations dont la première est effectivement ornée de fleurs, dessinées par A. Huguet. Les dernières, en 1915, sont prudemment mises au nom d'éditeur "Chrysanthème" afin d'échapper aux critiques revanchardes, et illustrées principalement par André Vallet puis André Galland. Après une quinzaine de numéros, elle est remplacée, fin 1915, par la fameuse Collection d'Aventures, bien mieux connue des amateurs. Jo Valle, Maurice Mario et Gaston Choquet se partageaient l'essentiel des titres.

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En 1915, la collection est désormais illustrée par de belle scènes d'action d'André Vallet : Le Coffret ciselé, de Gaston Choquet, s'aventure en Inde au pied de l''Himalaya, sa région géographique préférée. La suite de ce récit, Les Mystères du Lotus Rouge montre une image plus sage qui n'en est pas moins le point de départ de péripéties encore plus cruelles et mortifères.

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Scène édifiante du Coffret ciselé.

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Les indiens, c'est bien connu, creusaient des passages secrets publics, utiles pour les replis en masse lors des rafles européennes.

La dernière présentation à ma connaissance, un beau pugilat orchestré par André Galland pour un récit de Jo Valle qui aura publié dans la collection toute une série débutée avec le Bison Noir du Far-West. Une histoire un peu particulière qui suit deux jeunes gens, frère et soeur, s'engageant dans la lutte avec les Sioux contre les Américains, épousant des indiens, émigrant au Canada puis en Amérique du Sud où le jeune homme deviendra L'Aigle des Andes.

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#12 22-03-2013 12:28:17

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Pour clore l'épisode fleuri et funéraire de la collection Chrysanthème, une galerie de couvertures parues donc entre 1914 et 1915.

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Et deux illustrations.

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La vie de héros au début du XXe siècle est parfois difficile...

v_offchrysantvallebison.jpg
Parfois, il est doux d'être un héros.

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#13 24-03-2013 11:32:19

gil
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Cirroco Jones a écrit :

v_offchrysantcoffret1.jpg 
Scène édifiante du Coffret ciselé.

L'auteur n'est pas l’ancêtre de Maïk Vegor ? smile
Ceci dit, le ton de l'extrait semble assez détaché, genre "Ils semèrent sur mon steak, haché par le couteau, du poivre enflammé,  et ils me laissèrent là, à déguster"...

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#14 25-03-2013 00:07:43

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

La célèbre insensibilité à la douleur des indiens...
Mais oui, tu modernises très bien le ton smile

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#15 30-03-2013 00:57:26

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

1919. Le Léopard complice par Pierre Agay, illustration d'André Galland.
Quatre ans et la guerre ont passé, le journal n'a pourtant pas beaucoup changé, on retrouve dans ce numéro l'équipe gagnante de 1914, Jo Valle, Gaston Choquet et toujours José Moselli sous le pseudonyme de Pierre Aguay.

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456 - 18/05/1919
Textes sous image à suivre : Les Rois du Rifle, Jo Valle / ? Raymond Tournon probablement.
Humour absent de ce numéro.
Nouvelles :  Le Léopard complice,  Pierre Agay / André Galland - Le Guida, Pierre Agay / René Gary
Romans à suivre : A travers le Yunnan, Gaston Choquet / René Gary -  La Dent du lion, ? - La Clé d'argent Maxwell Scott / Henry Lane.

Le cadre illustré de la couverture a légèrement changé (bas)

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#16 30-03-2013 01:00:51

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Dans ce numéro 456 de L'Intrépide du 18 mai 1919, un roman policier s'achemine vers son dénouement puisque nous sommes au XVIIIe chapitre. Le résumé nous apprend que sur le modèle des duos pour la jeunesse, un héros, un détective au nom énergique de Martin Dale, est assisté par un jeune garçon, Jimmy. L'intrigue qui nous semble désormais classique avait encore à l'époque la fraîcheur des nouveautés, un crime, un testament volé, des coups de poing et de revolver, des courses automobiles, rythment une enquête alerte et moderne. Le texte est plein d'entrain, nul moment ennuyeux, une écriture vive et précise, de nouveau les Offenstadt assurent une qualité respectable au récit proposé à leurs jeunes lecteurs, y compris dans la traduction.

"Martin Dale, le célèbre détective, et son jeune ami Jimmy, sont venus passer leurs vacances à Redcliff, chez le père O'Neill. Un crime commis dans des circonstances mystérieuses les amène à Norchester dans l'espoir d'arrêter l'assassin et de découvrir le voleur du testament de la victime. Mais enlevés à leur tour, tous deux, par les coupables, ils n'arrivent à s'échapper qu'après bien des aventures."

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Il s'agit encore de l'adaptation d'un récit anglais issu de Chums, le magazine dont j'ai déjà parlé.La Clé d'argent (The Silver Key) parut dans Chums de décembre 1912 à mars 1913. C'est l’œuvre de Maxwell Scott, avec des illustrations de Harry Lane dont on peut déduire sans se tromper qu'elles sont reprises dans L'Intrépide. Maxwell Scott emprunte beaucoup à son prédécesseur illustre, Arthur Conan Doyle. De son vrai nom, John William Staniforth (1863-1927), il est d'abord médecin dans un petit dispensaire de province et commence à écrire dans les revues pour la jeunesse afin d'arrondir ses fins de mois difficiles. Né en 1894, son personnage principal nommé Nelson Lee est un détective emprunté à l'archétype Sherlock Holmes. Le nez en bec d'aigle comme lui, il arpente son appartement revêtu de sa robe de chambre en réfléchissant à l'affaire en cours. La ressemblance ne va guère plus avant, Nelson Lee ne dédaigne pas l'action sanglante et s'engage dans des aventures qui le mènent à travers le monde. Les personnages suivants créés par Maxwell Scott changeront de nom mais guère de profil, Martin Dale est un décalque légèrement retouché de Nelson Lee pour toujours plus d'aventures.

(Source biographique in Article Oxford University Press)

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#17 31-03-2013 01:24:06

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

1919 Voyages et aventures de Don Diego de Oliveira par Pierre Agay, illustration de H. Muller.

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473 - 14/09/1919
Textes sous image à suivre : Les Rois du Rifle, Jo Valle/? Raymond Tournon probablement - Hans Allew le pirate / ? .
Humour par Tybalt - E. Nicolson.
Nouvelles :  Voyages et aventures de Don Diego de Oliveira, Pierre Agay / H. Muller - L'Invention d'André Hersain, ? - La pêche à l'ours, Paul Salmon / A. Bergeret
Romans à suivre : A travers le Yunnan, Gaston Choquet / René Gary -  La Dent du lion, ? - La Clé d'argent Maxwell Scott / Henry Lane  - L'Usine infernale Pierre Adam / Maitrejean - Mystère de la mer de corail, José Moselli / René Gary.

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#18 31-03-2013 01:28:15

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Dans ce numéro 473 de novembre 1919, Pierre Adam est au milieu de sa terrifiante aventure, L'Usine Infernale, illustrée par Maitrejean, dont on ne connaîtra la fin que dans le numéro 500 après 39 épisodes. Ce récit sera publié en cinq volumes dans la Collection d'Aventures en 1924 (L'Usine infernale 455, L'Escorte invisible 456, L'Évasion de Philibert 457, Le Breuvage magique 458, L'Implacable vengeance 459). Il s'agit d'une sombre histoire d'usine délocalisée en Inde pour y fourbir de l'ignoble manufacture (une modernité insoupçonnable à l'époque). Mais pourquoi Pierre Adam a affublé son méchant et vicieux héros d'un nom aussi ridicule : Plouf Fakeloc?! Il n'a rien de comique, ce monstre. La preuve dans cet extrait dramatique qui ne laisse plus douter de la nature conjecturale et rationnelle (j'ai réussi à placer mon expression favorite!) de ce grand roman d'aventures :

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— Qu'as-tu, Philibert? demanda-t-il.
— Ne buvez pas ! clama de nouveau le valet de chambre. C'est un piège !...
— Que dit cet imbécile? grinça Fakeloc.
— Un poison, monsieur ! une liqueur diabolique ! poursuivit le brave Philibert. Si vous buviez, il vous arriverait la même chose qu'à Nyanké... Il ne vous resterait que les yeux pour pleurer... Vos bras, vos jambes disparaîtraient, et votre corps aussi !
Ferwell, voyant qu'une nouvelle discussion orageuse allait surgir, ralluma sa pipe. Fakeloc frappa du pied le plancher de la salle et, marchant vers le domestique :
— Abominable crétin ! Je te ferai couper !a langue ! rugit-il. Nyanké n'est qu'un âne! Et vous méritez tous deux le fouet ! Ah ! tu n'es pas ingénieur et tu passes ton temps à interroger les garçons de laboratoire ! Nyanké a menti, tu m'entends? Et puis en voilà assez ! Ce n'est pas à moi qu'il faut faire l'injure de refuser ce que j'offre de grand cœur !
—- Mince de générosité ! grimaça Philibert. Une tisane qui vous estropie pour le restant de vos jours !
L'usinier, dont on eût pu croire que ces mots allaient redoubler la fureur, changea subitement d'attitude.
— Je vois, dit-il d'une voix doucereuse, qu'il est difficile de te tromper sur la nature de la marchandise. Eli bien, oui, Nyanké avait raison. Voilà qui est plus net. Qu'est-ce que ça me l'ait, à moi, de reconnaître ia chose? Je suis le plus fort. Dans mes mains, vous ne pesez pas plus lourd que des grains de poussière. Buvez !
— Non! dit résolument Philibert.
— Buvez ! répéta Fakeloc d'une voix métallique. Ou bien vous serez donnés en pâture aux tigres ! Je crois - qu'il vaut mieux être invisible que mort !
Le domestique, hagard, reprit le verre qu'il avait déposé sur la table et poussa un gémissement sourd. Bérieux ne bougeait toujours pas. Fakeloc dit :
— Je vous donne deux minutes pour délibérer. Le supplice ou la transformation; choisissez.

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okbdfi

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#19 31-03-2013 23:38:51

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

1919. Un Brave et c'est bien toute l'information que je pourrais en donner, pas d'auteur, pas d’illustrateur. Je signalerais juste qu'il s'agit de mon dernier numéro sous cette présentation.

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475 - 28/09/1919
Textes sous image à suivre : Les Rois du Rifle, Jo Valle/? Raymond Tournon probablement - Hans Allew le pirate / ? .
Humour absent.
Nouvelles : Un brave ? / ? -  Deux chasses à l'ours Jo Valle / René Gary - Le Signal ? / ?
Romans à suivre : La Clé d'argent Maxwell Scott / Henry Lane  - L'Usine infernale Pierre Adam / Louis Maitrejean - Mystère de la mer de corail, José Moselli / René Gary.


1919. Le Piège par Paul Salmon, illustrateur inconnu. Mon premier numéro avec une nouvelle présentation revitalisée, plus moderne. Le cadre allégé dans les motifs est désormais signé, sous le portrait du coin inférieur gauche, par Huguet. (navrée pour l'exemplaire peu frais).

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486 - 14/12/1919
Textes sous image à suivre :  Le Dragon d'émeraude J. Mahan / Janko - Hans Allew le pirate / ? .
Humour par E Nicolson - Tybalt - bande Forton.
Nouvelles : Le Piège Paul Salmon / ? - La Rivière bouillante ? /Bennett (un texte probablement de Chums)
Romans à suivre : L'Usine infernale Pierre Adam / Louis Maitrejean - Mystère de la mer de corail, José Moselli / René Gary.

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#20 31-03-2013 23:39:48

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Dans le numéro 486, José Moselli entame la deuxième partie de son très grand roman, Les Mystères de la mer de corail, commencé au 458 et qui ne se terminera qu'au 519 après 62 épisodes, les têtes de chapitre sont dessinées par René Gary. C'est une grande aventure à travers les mers d'Asie comme les affectionne Moselli. En quête d'un trésor exotique, les héros se collèteront avec des bandits, des pirates, des indigènes féroces... et un ignoble allemand, bien entendu. A priori, rien dans ce texte, très extraordinaire si l'on prend en compte la survie providentielle des héros malgré les avatars rencontrés sur le chemin de la fortune, rien, donc, ne relève de l'anticipation.

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#21 02-04-2013 23:06:59

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

21 Déc. 1919 n° 487. Les Cygnes noirs par Pierre Agay, illustration signée J. A. dont je n'ai pas réussi à élucider le mystère.

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Textes sous image à suivre :  Le Dragon d'émeraude J. Mahan / Janko - Hans Allew le pirate / ? .
Humour par E Nicolson (Barbassou)
Nouvelles :  Les Cygnes noirs Pierre Agay/J. A.? - Un ami dévoué ? (Polar anglais ?)
Romans à suivre : L'Usine infernale Pierre Adam / Louis Maitrejean - Mystère de la mer de corail, José Moselli / René Gary.



28 Déc. 1919 n° 488. Au-Dessus Du Précipice par J. De Nauseroy. Cette fois, l'illustration n'est pas signée du tout pourtant, il me semble bien que ce doit être ce même J.A. mystérieux du numéro précédent. Une belle action, de belles couleurs (bien que mes exemplaires soient un peu gris de poussière). Dans cette histoire, un grand classique animalier, l'aigle géant capable d'enlever des jeunes enfants et à tire-d'aile les déposer dans son aire où attend la nichée affamée...

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Textes sous image à suivre :  Le Dragon d'émeraude J. Mahan / Janko - Hans Allew le pirate / ? .
Humour par E Nicolson - Thomen
Nouvelles : Au-Dessus Du Précipice, J. de Nauzeroy / ? - Cobarde, Pierre Adam / ? - Un ami dévoué ? (Polar anglais ?)
Romans à suivre : L'Usine infernale Pierre Adam / Louis Maitrejean - Mystère de la mer de corail, José Moselli / René Gary.

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#22 02-04-2013 23:09:50

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Avant d'entamer les années 1920, petit retour sur un article de la fin de l'année 1919.
Outre des romans, des nouvelles et des récits à images sur le texte (parfois aussi long qu'un roman), L'Intrépide fournit aussi à ses lecteurs des articles culturels dont je n'irais pas jusqu'à jurer qu'ils sont intégralement respectueux de la vérité. Comme souvent à l'époque, la rédaction offre des informations venues de lointains pays, extraordinaires, effrayantes ou simplement surprenantes. L'article ci-dessous, extrait du n° 488, est de l'une de ces dernières. Il est signé J. M., probablement José Moselli encore, qui signe bien des articles et nouvelles sous un autre pseudonyme, Jacques Mahan.

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Traité sur le mode humoristique, il est question d'un certain George White, américain doté d'esprit d'entreprise, une qualité inhérente au tempérament des citoyens de la bannière étoilée, comme chacun le sait en 1919. Cet habitant de Minneaopolis doit sa récente fortune à un procédé astucieux de son invention, réalisé uniquement après s'être approprié le marché, quand il remarqua l'état repoussant des sols des magasins, parcelés de petits monticules peu ragoutants.

"Cette matière, c'est la chewing gum, la gomme à chiquer, dont usent abondamment les Américains, une sorte de gomme élastique mélangée de sucre et d'aromates. Les Américains la mâchent et la remâchent jusqu'à ce qu'elle ait perdu toute saveur et alors la rejettent sans s'inquiéter où."

On le voit, J. M. s'amuse d'une part à vanter l'initiative un peu cocasse et d'autre part à se moquer des habitudes alimentaires et hygiéniques, plaisanterie qu'apprécieront en gloussant les jeunes garçons qui doivent trouver parfois que ces Américains en font un peu trop. J. M. ne sait pas, l'innocent, que vingt-cinq ans plus tard, cette gomme à chiquer va envahir plus sûrement que la botte allemande notre belle patrie et qu'elle conquerra la population au point qu'il doit y avoir peu de dissidence aujourd'hui.
M. George White, indifférent aux sarcasmes frenchies, invente une raclette et un produit solvant secret, fait fortune, engage des employés, et les pouces sous les bretelles, il déclare avec une verve un peu méridionale aux reporters venus l'interviewer :

"Vous ne vous figurez pas ce qu'on use comme gomme à Minneapolis! Si toute la gomme jetée sur les planchers y restait, l'on ne pourrait plus circuler au bout de quelques jours! Avant deux semaines, ce serait le blocus du magasin, employés et clients resteraient collés aux linoléums!"

L'auteur de l'article ne doit pas être étranger à ce discours...

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Dans le coin droit, un dessin humoristique colonialiste, bon enfant. Dans L'Intrépide, on atteint rarement les sommets haineux qui culminent régulièrement dans les revues catholiques. Les blagues et fantaisies sont rarement fines, toujours empreintes d'une au mieux légère xénophobie. Ce dessin et sa légende sont d'E. Nicolson, l'un des piliers de la revue à qui il fournit également des strips sans bulle, bien que parfois, il en apparaisse une ou deux, curieusement. Il aura quelques héros interchangeables, comme Barbassou.

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#23 02-04-2013 23:14:36

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

11 Jan. 1920 n° 490. Le Pensionnaire Du Professeur Ellins par Paul Salmon, illustrateur inconnu.

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4 Jan. 1920 n° 489. La Vengeance Du Kid Burley par Pierre Aguay, illustrateur inconnu.

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#24 13-04-2013 18:58:32

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

18 Jan. 1920 n° 491. Au-Dessus De L'abime par Jacques Mahan (Moselli donc), illustré par Louis Maitrejean (celui des petits Galopin).
Une scène typique de la vie d'aventurier, heureusement un peu plus éloigné que son compagnon le porteur fidèle.

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1er Fév. 1920 n° 493. Sur La Route D'Okhotzk par Pierre Agay (Toujours Moselli), illustré par P. Roig.
Dans les pays des grands froids, les Ophiophobes seront soulagés de se faire dévorer par des meutes de loups en attendant l'attelage des secours.

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#25 13-04-2013 19:02:14

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

L'Intrépide n° 493, je parlais précédemment des "strips" sans bulle, en particulier par E. Nicolson. Cette histoire de Barbassou, excursionniste en Afrique, manque un peu de zeste malgré les zézaiements de son héros. Ce n'est pas très utile de lire le texte, les images suffisent smile

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Toujours dans le n° 493, une nouvelle non signée plaira particulièrement aux amateurs de cruauté chinoise, une vogue qui n'a jamais vraiment perdu son public, aisément séduit par les charmes asiates.

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"L'Idole aux yeux verts" n'est qu'une péripétie dans la vie d'un jeune patriote français séparé des siens. Seul contre une horde, malgré sa détermination et son revolver, il se retrouve aux mains d'une confrérie mystérieuse et cruelle. Pendant que dehors, les combats font rages avec les occidentaux, sept étranges "pénitents verts" et leurs sbires prennent le temps de concocter une petite cérémonie particulière dans leur temple, au cœur des "entrailles de la terre", afin de s'exercer dans les règles de l'art du supplice sur le brave jeune homme. L'engin diabolique, quoiqu'il s'agisse d'un bouddha, impressionnera les plus endurcis d'entre vous :

[Les chinois] vinrent le déposer sur la table de marbre, aux pieds du dieu. Puis, au moyen de cordes de soie, ils fixèrent solidement les chevilles et les bras du jeune homme en passant les cordes dans les anneaux d'or aux quatre coins de l'autel.
Quand ils eurent terminé cette besogne, le président de cette triste assemblée frappa dans ses mains. Aussitôt, la brillante lumière inondant la salle souterraine s'éteignit, ne laissant plus que les deux sinistres rayons échappés des prunelles de l'idole pour éclairer la scène. Telles des ombres les sept silhouettes vertes s'évanouirent une à une derrière le monstrueux Bouddha et Jacques de Ronsay resta seul.
Seul avec ses pensées, seul avec son angoisse ! Il était brave cependant et l'avait prouvé. Mais, qu'est la mort en plein air, dans l'exaltation de la bataille, à côté de la lente agonie qui sans doute lui était réservée dans cet antre obscur?
Les Chinois ont l'imagination fertile en fait de supplices, il le savait, aucun
peuple jamais ne les égala en cruauté sur ce point. Et l'incertitude même du sort qui lui était réservé n'en était-elle pas déjà un?
Il serra les dents. Du moins, ses bourreaux ne tireraient pas de lui la moindre plainte, le moindre cri d'agonie.
Il fixa sur le mur d'en face les deux rayons qui venaient de l'idole et s'étonna soudain : ils lui semblaient s'être abaissés vers le plancher depuis tout à l'heure.
11 tourna alors ses regards du côté de l'idole et une exclamation stupéfaite faillit lui échapper.
La tête du dieu s'inclinait lentement vers lui et il pouvait calculer l'instant où les deux rayons verts convergeraient sur sa poitrine. Et le rictus féroce semblait se rire de son impuissance et s'en réjouir.
Complètement fasciné maintenant, Jacques ne quittait plus des yeux la statue.
Peu à peu, le corps de cette dernière s'enfonçait dans le sol et la tête se rapprochait du jeune homme qui tressaillit.
Cette fois, il devinait et voyait le genre de supplice qui lui était destiné.
La bouche ouverte du dieu, toujours emplie d'une lueur rougeoyante, était munie d'une double rangle de dents acérées et chacune de ces dents était une pointe de fer rougie au feu ! D'ici quelques minutes, mue par un mécanisme implacable, cette formidable mâchoire happerait le corps du jeune homme, se refermerait sur lui et le broierait petit à petit.
Déjà l'infernal rictus n'était plus qu'à vingt centimètres de lui; dans cinq minutes, au plus tard, l'horrible tourment commencerait.
Jacques de Ronsay ferma les yeux.

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#26 13-04-2013 19:04:44

Cirroco Jones
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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

N° 494, 8 Fév. 1920. Prisonniers des Ytahuys par Paul Darcy, l'illustration signée J. A. pourrait être Jacques Abeillé, d'après d'autres signatures examinées par Guy Costes . Mais nous sommes tous deux bien d'accord pour émettre cette hypothèse avec réserve, n'est-ce pas?!
L'illustration semble fantastique avec cet engin fumant en arrière plan. Il s'agit cependant d'un simple brasero dégageant la chaleur nécessaire à éveiller un terrible serpent, le plus venimeux d'Amérique du Sud, le gayami. Un géologue, ayant par mégarde profané un lieu sacré des indiens Ytahuys, lui est sacrifié pour laver l'injure. Heureusement, le jeune parisien se souvient d'un air d'opérette à la mode entendu dans la capitale. La sifflant doucement tout en balançant au même rythme son corps ligoté, il parvient à fasciner son bourreau pendant qu'il effrange la corde. Je vous laisse deviner la fin tout à fait surprenante comme toujours... Non, tout ne finit pas par une chanson!
Textes sous images : Hans Allew le pirate - Le Dragon d'émeraude J. Mahan/Janko
Humour : Barbassou E. Nicolson
Nouvelles : Prisonniers des Ytahuys  Paul Darcy/J.A. (ou J.R.) - Les associés Moselli/? - La Tombe d'or Guy-Péron/?
Romans : L'Usine infernale Pierre Adam/Maitrejean-   Mystère de la mer de corail Moselli/Gary


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N° 495, 15 Fév. 1920. Les Buveurs De "Brague" par P. A. (Pierre Aguay alias Moselli ou Pierre Adam? quoique le style soit nettement en faveur de Moselli), illustration non signée.
Là encore malgré un titre étonnant, la "Brague" se révèle être une boisson à teneur maximale en alcool dont les effets renversants vont causer un quiproquo social entre deux ingénieurs en prospection et trois braves bergers mongols.
Textes sous images : Hans Allew le pirate - Le Dragon d'émeraude J. Mahan/Janko
Humour : Barbassou E. Nicolson, Thomen
Nouvelles : Les Buveurs De "Brague" P.A./? - - Les associés Moselli/?  - La passe de Hellgate Jacques Mahan/ A.? verse?
Romans : L'Usine infernale Pierre Adam/Maitrejean-   Mystère de la mer de corail Moselli/Gary  -

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#27 17-04-2013 20:46:04

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

22 Fév. 1920 n° 496. Dans Le Wagon Postal par ??? et illustrateur illisible (H. Muller finalement, sous réserve d'avoir bien distingué avec une loupe). La nouvelle est peut-être signée mais il me manque le coin primordial. (Vérification effectuée sur le Rocambole 34/35, sans résultat).
Textes sous images :  Hans Allew le pirate ?/? - Le Dragon d'émeraude J. Mahan/Janko
Humour : Harry Gonel, Tybalt - Le malin cantonnier E. Nicolson
Nouvelles : Dans Le Wagon Postal (sign. coupée)/H. Muller -  Les pirates du Nord ?/? - Les deux frères ?/P.H.
Romans : L'Usine infernale Pierre Adam/Maitrejean - Mystère de la mer de corail Moselli/Gary 

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29 Fév. 1920 n° 497. Dans les monts Hindou-Kouch par Pierre Salmon, illustration de André Galland.
Textes sous images :  Hans Allew le pirate ?/? - Le Dragon d'émeraude J. Mahan/Janko
Humour : Harry Gonel, Tybalt - Le malin cantonnier E. Nicolson
Nouvelles : Dans les monts Hindou-Kouch Pierre Salmon/Galland - Le Snycora Paul Darcy/? - Simon, le bon tireur ?/? (anglais)
Romans : L'Usine infernale Pierre Adam/Maitrejean - Mystère de la mer de corail Moselli/Gary 


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#28 17-04-2013 21:35:43

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

7 Mars 1920 n° 498. En Péril par P.A., illustré par Louis Maitrejean.
Une histoire de fou paru dans la rubrique Les Grandes Aventures. Elle commence par la remarque d'un commandant de vaisseaux : "C'est quand un homme est en danger qu'on voit qu'il a vraiment de l'imagination" Et il en fallut au jeune officier qu'il était, en permission avec un matelot sur une île, pour les sauver de la noyade lors d'une chasse à la tortue. La chasse n'a rien de glorieux puisque les deux fanfarons la rattrapèrent sans effort et la firent passer de vie à trépas d'une seule balle. Après leur forfait, ils se heurtèrent à la difficulté de retourner cet animal géant, d'une belle taille par-dessus le marché. Les efforts consentis durèrent et lorsque, les mains graisseuses et saignantes, ils arrivèrent enfin à leur but, la mer entourait la langue de dune qu'ils occupaient, leur barque était à la dérive et la noyade à l'horizon... Après quelques minutes de stupéfaction, le futur commandant ne trouva rien de mieux que d'évider la bête avec son compagnon, transformant le butin de chasse en radeau de fortune!  Ces histoires me font toujours rire, je suis un public simple.

Textes sous images : Hans Allew le pirate - Le Dragon d'émeraude J. Mahan/Janko
Humour : Thomen, Tybalt
Nouvelles : En Péril P.A./Maitrejean - Les évadés José Moselli/?- La Bouée ?/Fred Bennett (anglais)
Romans : L'Usine infernale Pierre Adam/Maitrejean - Mystère de la mer de corail Moselli/Gary

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14 Mars 1920 n° 499. Les Diamants De Bill Wakkers par Jacques Mahan (José Moselli), illustration de H. Muller.
Une ignoble histoire de chercheurs de diamants dans le Bush! Un lion emporte le plus jeune lors d'une halte. Les deux autres se lancent à leur poursuite parce que comme raconte l'un d'eux :
" - Le Rascal! Et il a le sac de diamants avec lui! grommela Sam Dodson, tremblant de rage. 
Il parlait de Bill Walkersn vous comprenez, pas du lion."
Entre charnier sanglant et humour féroce, un récit abominable...

Textes sous images : Hans Allew le pirate - Le Dragon d'émeraude J. Mahan/Janko
Humour : E. Nicolson, Tybalt
Nouvelles :  Les Diamants De Bill Wakkers Jacques Mahan/H. Muller - - Quand Machinville guerroyait contre les Thugs! ?/?
Romans : L'Usine infernale Pierre Adam/Maitrejean - Mystère de la mer de corail Moselli/Gary

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#29 18-04-2013 13:37:43

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Re : [Revue] L'Intrépide Offenstadt / Société Parisien d'Edition

Hans Allew le pirate

Une histoire de pirate moderne avec de vrais morceaux de merveilleux scientifique!

L'Intrépide, 34 chapitres du n° 471, 31 août 1919, au n° 504, 18 avril 1920, il y a 93 ans aujourd'hui.

Voilà une histoire qui a failli m'échapper. Il faut dire que la mise en page est reléguée à une page mouvante, les tout petits dessins, un peu tristes au noir sur le papier jauni, n'étaient pas attirants. Le sujet non plus ne me disait rien, un récit de pirate moderne, pas encore tout à fait assez vieillot pour flatter l’œil.  Heureusement, un paragraphe, lors d'une lecture transversale, a fini par me réveiller. Et pour tout dire, Hans Allew est un pirate dont les exactions criminelles ne sont pas si mauvaises à lire. Pour être honnête, je n'ai le récit qu'à partir du chapitre III au moment où l'action se précipite après un résumé qui me chuchote que je n'ai pas perdu beaucoup en grimpant en marche.

L'action démarre à Brest, quand le Démocratie, un fier vaisseau de la Marine Française, est baptisé et lancé à flot. Le lendemain, Le Goalec, son armateur se repose dans son château tandis que son épouse et sa fille passent quelques jours de croisière sur leur petit yacht, L'Armor. Le constructeur breton reçoit un invité, le comte de Reversé, dont l'attitude est inexplicablement nerveuse. Avec l'accord courtois de son hôte, le comte envoie un message télégraphique qui semble d'une importance vitale. Le lendemain, après une attente fébrile, il reçoit enfin la réponse et, à la stupeur du châtelain, semble se transformer sous ses yeux en un personnage inquiétant, menaçant. Effectivement, il s'agit d'une félonie, le comte annonce au malheureux que non seulement le Démocratie a été piraté mais ce sont de ses ponts que L'Armor a été abordé et les deux êtres les plus chers de l'armateur kidnappés. Le forban qui a perpétué ces crimes n'est autre que Le Pirate Noir, Hans Allew. La demande de rançon ne tardera pas à arriver, plusieurs millions. Un chapitre d'une intensité dramatique croissante très bien menée.

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Ici, j'ai un grand passage à vide, sans numéro et je retrouve les héros, l'armateur et son jeune compagnon, Gael d'une part; d'autre part les dames et le fidèle matelot Boulot, les deux personnages complémentaires sont de fiers garçons de la Bretagne : ténacité, courage et fidélité, bien sûr. Un dernier personnage fait son apparition, il s'agit d'un dilettante anglais, personnification de l'aventurier flegmatique teinté de génie, riche bien sûr, et propriétaire d'un caprice de multimilliardaire, un sous-marin merveilleux, Le Spleen. Après quelques épisodes en mer, Sir John Johnson Corwet rencontre à terre Le Goalec éprouvé, qui nous permet un aperçu de ce profil britannique, amélioré par sa pratique particulière de la langue française  :

Quelques Jours après le retour de Mme Le Goalec, sir John se fit annoncer chez l'armateur : Gentlemen, dit-il après s'être incliné à son angle favori (45 degrés), je viens vous,confus et fort vexé... Le femme de vô a rejoint sans que j'aie appris le chose... Je voguais au diable, sur mon cher « Spleen »... Si je avais su plus tôt, j'aurais prévenu vô de l'arrivée d'elle et vô auriez pu aller à son rencontre sur le plage où elle aborda et lui éviter la nuit qu'elle a passée dehors sous le pluie et le vent, à même les froides pierres granitiques du perron... j'ai rongé les poings de moâ... j'ai tire sur les cheveux de moâ, en signe de rage et de désolation. Je viens demander le pardon de vô pour le négligence de moâ et dire à vous que maintenant je cours sauver le jeune fille qui est restée à « Allew-House »... Et, ce disant, sir John Johnson Corwel baronnet, s'inclina (45 degrés) et, flegmatiquement, s'éloigna...

Au chapitre XVI, il semble avoir déjà joué un certain nombre de tours pendables à l'honnête et sérieux criminel, Hans Allew. Entre autres, lui subtiliser Gael et Boulot laissés pour mort par leur bourreau, puis les faire réapparaître en spectres devant les yeux exorbités d'horreur du pirate. Mais le Pirate Noir a conservé ses captives, et c'est uniquement contre une rançon énorme qu'il a rendu l'épouse en la livrant comme un sac sur un côte déserte. Sir Corwet, déterminé à donner la leçon à ce cuistre, repart conquérir l'île d'Allew qu'il harcèle depuis plusieurs semaines. Il réussit à franchir la barrière de mines grâce à un stratagème astucieux réalisé en scaphandre depuis le fond des mers, un épisode qui ne manque pas de rappeler Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, comme celui de la récupération de Gael et Boulot, abandonnés dans leur esquif au milieu de l'océan et sauvés miraculeusement par le sous-marin surgissant comme un léviathan des flots. Hélas, sir John sous-estime les défenses du pirate et, alors qu'il se faufilait dans les quartiers de la captive, il est électrocuté et capturé. Plus grave, son équipage désorienté omet de mettre le sous-marin à l'abri, Hans Allew découvre la machine qui le tourmentait, échouée comme une baleine impuissante sur le sable. Il s'en empare évidemment avec de grands rires moqueurs et insultants. L'influence vernienne s'accentue, utilisée en variante, quand Allew prend possession du bâtiment : "Un grand silence régnait à bord. Le pirate se sentait troublé et mal à l'aise. Un vague effroi l'envahissait, seul, dans ce mystérieux engin." Il inspecte cependant les lieux et comprennant que les "les innombrables appareils : roues immenses, bielles luisantes, énormes pistons, balanciers régulateurs, manivelles, leviers" lui étaient étrangers, il s'en remet à son ingénieur, Gussner (allemand évidemment) qui lui annonce que les appareils sont "ultra-récents et d'un modèle tout autre que ceux en usage". C'est le paragraphe qui m'a attiré l’œil!

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Le second de sir Corvet remet curieusement les plans du sous-marin sans discuter, une feinte on s'en doutera, et supervisé par Allew, plusieurs épisodes sont consacrés à la navigation sur et sous les eaux à bord du Spleen. On découvre surtout la vitesse proprement décoiffante du Spleen : 80 nœuds en vitesse de croisière, et bien plus en "quatrième vitesse" même si rien n'est précisé, l'auteur a probablement hésité à s'engager plus loin cette voie! Le pirate, tout à sa joie de maîtriser enfin le sous-marin, a la déconvenue rageuse de découvrir l'évasion de l'anglais pendant les derniers essais. Malgré les recherches massives, sir Corwet n'est pas retrouvé. Pendant ce temps, un paquebot chargé d'or et de passagers est annoncé dans les eaux territoriales du Pirate Noir. Ce dernier ne résiste pas à l'attrait de nouvelles ripailles et à bord du Spleen, il part mener l'abordage ne laissant que quelques hommes à la garde des prisonniers restants. Enfin, pas tout à fait tous ses captifs, ignoble, il embarque les ex-revenants, Gael et Boulot, leur promettant une nouvelle mort en poupe et en grande pompe lors du prochain abordage, dont ils pourront ressusciter à loisir puisqu'ils sont plaisamment immortels...
Voilà l'instant fatal arrivé, c'est la rencontre d'un paquebot chargé de deux milles insouciants et fortunés passagers avec un vil forban sans honneur. Sur le pont, les canons sont engagés, le pavillon noir flotte sinistrement, l’œil du prédateur brille de joie contenue et ordonne la mise à feu lorsque, inexplicablement, au lieu de voguer sus à sa proie, le Spleen fait demi-tour et repart à toute vitesse vers le port d'attache! Le vent de la course à rebours secoue violemment les hommes sur le pont, c'est en rampant misérablement que le pirate et son équipage réintègrent à temps les soutes, terrorisés par cette événement incompréhensible.

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Les chapitres XXVIII et XXIX sont deux très belles pages que je présente in extenso en images. Ils expliquent comment après s'être enfui, l'anglais met en œuvre les ressources astucieuses de son esprit et les capacités prodigieuses de son sous-marin pour vaincre à lui-seul toute une armée de bandits. Pour résumer brièvement, le Spleen, véritable engin futuriste, est doté d'une double commande. La seconde, secrète, court-circuite la première et permet à un seul pilote de manœuvrer l'ensemble des machines! Encore mieux, le sous-marin est entièrement sous écoute depuis ce poste dérobé. En se restaurant d'un en-cas arrosé de Bordeaux et de thé, l'élégant anglais emprunte cette fois sa désinvolture à Arsène Lupin. Il s'octroie une cigarette fine et un somme réparateur avant de mettre en déroute les vilains quelques secondes avant l'abordage du paquebot.  Il abandonnera les bandits seulement après les avoir dûment effrayés, près d'un îlot désert où ils attendront la justice en tremblant. Seul à bord, "Sir John Johnson Corwet, baronnet, roi des mers" a gagné.

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(les pages sont coupées en deux, elles étaient illisibles en conservant l'intégrité de l'affichage)

Les chapitres suivant détaillent les différentes phases de l'action, avec quelques retours en arrière sur l'action, un style qu'affectionne l'auteur, puis c'est la libération des otages, y compris Gael et Boulot retrouvés dans les soutes du Spleen. Les pirates sont livrés à la justice, la fillette rendue à ses parents et les biens volés à leurs propriétaires.

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Un récit maritime inspiré par des caractères et des situations littéraires archétypales de l'époque, Jules Verne, Maurice Leblanc, la forte prédominance de héros bretons. Rien de bien original mais un mélange relevé, non dénué d'humour et servi par de belles descriptions, presque romantiques, des étonnantes mécaniques.

Deux écueils dans la reconnaissance de cette œuvre, elle est anonyme. Il est très peu probable qu'elle soit de la plume de José Moselli, qui emploie plusieurs pseudonymes pour voiler ses nombreuses productions, pas plus que celle de Pierre Adam pour les mêmes raisons. En fait aucun des auteurs maison habituels ne semblent pouvoir correspondre au style du texte, Jo Valle, Gaston Choquet, etc. Vais-je rester sur un échec par abandon... Non, pas tout à fait, le roman est édité en deux volumes dans la Collection d'Aventures sous le nom de Madel. Voilà qui n'avance pas bien loin. Madel a été rapproché de l'auteur Franck Madel, pseudonyme de Madeleine Prabonneaud, romancière active au XIXe siècle jusqu'en 1911. Ce qui semble un peu improbable en 1920, de plus l'auteur susdite n'abordait pas du tout ce style de littérature, ayant commis essentiellement des petits romans sages. D'après Jean-Luc Buard, Madel, bien qu'anagramme de Ledam, n'a rien à voir avec ce dernier pseudonyme attribué officiellement à José Moselli. Dans l'état de mes simples connaissances bornée par les ressources du réseau, je me remets aux autres spécialistes pour percer cette identité peu employée.
L'illustrateur n'est pas crédité non plus et les quelques cases signées sont quasiment illisibles. Pourtant, le dessin est joli et animé, rien de suspect ni de laborieux dont on aurait dû se cacher, au contraire. J'ai réussi à déchiffrer Henry St... : Steiner, Stemas?... Des échantillons presque lisibles sont joints, si quelqu'un lit mieux, merci de m'en faire part. La publication en Collection d'Aventures n'apporte pas non plus d'éclaircissement, les illustrations seraient signées Jobbé-Duval dont le style est parfaitement reconnaissable, rien à voir avec l'artiste de la revue.

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Parution en Collection d'Aventures (Editions de la Collection d'aventures)
n° 492 Hans Allew, pirate
n° 493 La Chambre sous-marine

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PS Pour les grands maîtres secrets du Fandom, Le Rocambole 34/35 donne auteur et illustrateur pour inconnus. Le titre est peut-être référencé dans le Versins, mais je ne l'ai (toujours) pas (inutile de ricaner). Par contre, ne traitant pas de grotte, il n'est pas dans les Terres Creuses. Il est totalement absent du Rayon SF et de tous les autres nombreux petits bouquins consacrés à la bibliographie de la SF. Ce n'est pas un polar, donc il n'est pas dans un des deux tomes du Dictionnaire des littératures policières, cette dernière information inutile donnée gratuitement pour signaler qu'il trône dans mes rayons smile

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