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#1 18-09-2011 01:04:06

Cirroco Jones
[•°•°•] Perdue dans les asteroïdes
Inscription : 20-02-2006
Messages : 6 613

Le coin-coin des Cokill qui tue la mort

J'ai frôlé l'arrêt cardiaque au cours d'une lecture anodine :

http://lettresnoires.blog4ever.com/blog … _belg.html
retranscrit par son auteur avec une reconnaissance de texte perverse.

"Gaston Derycke, qui collaborait à deux journaux pro-nazis durant l’occupation s’exile en France et continue sa carrière sous le pseudonyme de Claude Ecken."

Pauvre Claude Ecken, victime d'un CoKiller en série!

Claude Ecken http://www.bdfi.net/auteurs/e/ecken_claude.php est le pseudonyme de Claude Eckenschwiller, c'est ce qui se dit à la BNF, et sur ce coup-là, je lui donne entièrement raison.

A noter qu'après vérification, seule la retranscription est erronée, l'article original paru dans Le Rocambole 45 donne bien Claude Elsen comme pseudonyme de Gaston Derycke. Sa carrière post-Libération en France fut essentiellement consacrée à la traduction, en toute discrétion.

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#2 18-09-2011 11:05:59

Lord Darcy
Membre ++
Inscription : 11-11-2010
Messages : 601

Re : Le coin-coin des Cokill qui tue la mort

Mais le monde (de la SF) est tout petit.
Dans son HISTOIRE DE LA SCIENCE FICTION MODERNE, J.SADOUL raconte que c'est un article de Claude Elsen paru dans " Le Figaro" en 1950, et intitulé " La Science-Fiction  remplacera-t-elle le Roman Policier" qui fit connaître au grand public français l'existence de la riche SF américaine.
Cet article faisait suite à une visite de Elsen à G.H Gallet, qui lui avait montré ses collections de pulps. Selon Sadoul, c'est après cet article que Hachette  contacta Gallet en vue de créer le Rayon Fantastique.

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#3 18-09-2011 14:51:22

jeandive
Membre
Inscription : 16-02-2008
Messages : 1 014
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Re : Le coin-coin des Cokill qui tue la mort

pas vraiment une coquille , mais on cite toujours  l'article d'Elsen parlant de SF dans son titre , mais c'est le terme  " fantastique " (  a rapprocher de l'ouvrage de sternberg " Une succursale du fantastique nommée science-fiction " ) qu'il utilise , le mot science fiction etant juste cité dans l'article


La littérature de « second rayon »
Le roman « fantastique » va-t-il tuer le roman « noir »

Par Claude Elsen

Il n’est pas interdit de penser que la vogue du roman « noir » va sur son déclin. Il ne fallait pas être grand clerc, au demeurant, pour prévoir que le public français se lasserait assez rapidement d’une littérature (?) dont le côté sommaire et les procédés de fabrication ne pouvaient longtemps faire illusion, et dont les spécialistes les plus fameux n’étaient, en fin de compte, que d’astucieux farceurs (je songe à Peter Cheyney ou James Hadley Chase, ces « Américains » d’outre-Manche, ou à Vernon Sullivan, nègre-blanc de Saint-Germain-des-Prés). Le roman « noir » goût 1945-1950 ne témoignait même pas, dans ses formules, de ce minimum d’ingéniosité qui assurera toujours la faveur des amateurs de jeux de l’esprit au classique « detective novel » : Il la remplace par un érotisme de Prisunic, sur la « morbidesse » duquel j’ai peur que les moralistes ne se soient fait d’excessives illusions.

Il reste, qu’on le veuille ou non, et quelle que fût sa qualité, que cette littérature apportait à ceux qui la pratiquaient ce sentiment d’évasion que depuis que le monde est monde, les prisonniers de la vie quotidienne demandent au « divertissement » justement (mais vainement) condamné par Pascal. Au demeurant, le roman « noir » n’est pas une invention du vingtième siècle et, comme chacun sait, avant d’être indûment reprise à leur compte par les hagiographes de Scarface et de Lemmy Caution, l’étiquette désignait - plus honorablement - un genre qui ne manque pas de titres de noblesse, puisque s’y distinguèrent des écrivains aussi valables qu’Ann Radcliff, Maturin, E. T. Hoffmann ou Edgar Poe. Ceux-ci ont d’ailleurs une autre descendance que celle illustrée par Peter Cheyney. Je veux parler des romanciers « fantastiques ».

Le roman « fantastique », s’il compte en France des amateurs convaincus, n’y a jamais connu la faveur et le développement qui sont les siens en Allemagne, et surtout en Angleterre et aux Etats-Unis. Le public français, qui croit volontiers aux idées, ne croit pas aux fantômes. Son instinctif scepticisme le défend contre eux. D’un roman, il attend toujours ce minimum d’apparente « crédibilité » chère à Bourget. Il est significatif que, parmi les livres du meilleur de nos romanciers « fantastiques » vivants, Jacques Spitz, les plus connus et les plus appréciés soient ceux où la fiction pure est mêlée de, et comme tempérée par un humour satirique qui emprunte ses thèmes à la réalité la plus actuelle : les lecteurs de L’Agonie du globe ou de La Guerre des mouches sont certainement plus nombreux que ceux de L’Oeil du Purgatoire - et ce n’est pas un hasard si le prochain roman de Jacques Spitz s’intitule La Guerre mondiale n°III.
En Amérique et en Angleterre, en revanche, la science-fiction et la fantasy connaissent, depuis un quart de siècle, une faveur dont on ne se fait, chez nous, aucune idée. Quelque chose nous dit pourtant que le genre pourrait bien allier bientôt, en France, les suffrages d’au moins une partie du public lassé par la monotonie du pseudo-roman « noir ». Et c’est pourquoi nous en parlons ici.

C’est en 1926 que Hugo Gernsback « lança » aux Etats-Unis, ses Amazing Stories (Histoires stupéfiantes) en même temps qu’il créait la formule de science-fiction. Après avoir régné dans les magazines populaires, le genre a profité - si l’on peut dire - de la guerre « atomique » et des dernières découvertes de la science pour conquérir, en même temps qu’un public « éclairé », ses lettres de noblesse. Il a ses fans - ses fanatiques. Il s’en est même créé à l’étranger. En France, le plus convaincu est sans nul doute Georges-H. Gallet, que nous nous devions d’interroger sur un sujet que personne ne connaît mieux que lui.
Georges-H. Gallet, qui est journaliste, fut l’ami du professeur Régis Messac (auteur d’importants et doctes ouvrages aussi bien sur le « detective-novel » que sur le roman « fantastique » - dont il a étudié l’histoire, les formes et les thèmes - avant de mourir dans un camp de concentration allemand) et est considéré par les spécialistes américains et anglais comme leur confrère numéro un en France. Il possède une impressionnante collection, comptant des centaines de volumes de science-fiction de toute espèce, de toute origine et de toute nationalité, qu’il rêve de voir traduits, publiés et lus en France. Lui en parler, c’est aborder un sujet sur lequel est intarissable... C’est aussi découvrir un bien curieux univers littéraire.

A côté des « grands ancêtres », Jules Verne, H. G. Wells ou Edgar Poe, ou de contemporains connus, tels que Karel Kapek, Aldous Huxley ou notre Jacques Spitz, nous apprenons ainsi l’existence d’un Dr Olaf Stapledon, auteur de Last and First men (Les premiers et les derniers hommes), de Star maker (Le Faiseur d’étoile) ou de Sirius (l’histoire d’un « super-chien » doué d’intelligence et de parole) ; d’un George Orwell dont le Nineteen eighty four (1984) est la chronique peu rassurante du monde « totalitaire » de demain ; d’un S. Fowler Wright ; d’un C. S. Lewis (romancier et théologien) ; d’un John Beynon et d’un Ward Moore, spécialistes, si l’on peut dire des catastrophes cosmiques, voyages interplanétaires et fins du monde en tout genre. Tous ceux-là sont anglais.

- Les Américains, nous dit G.-H. Gallet, tout en cédant plus volontiers à la fantasy, ont, assez paradoxalement, reconnu les premiers l’intérêt romanesque de la science. Ne parlons que pour mémoire (et pour saluer la sienne, puisqu’il vient de mourir) d’Edgar Rice Burroughs, qui n’a pas seulement été le père de Tarzan, mais aussi l’Alexandre Dumas père de merveilleux romans d’aventures sur Mars, Vénus et ailleurs. A côté de lui, E. E. Smith a créé le space opera (opéra de l’espace...) avec ses romans d’aventures intersidérales, d’une imagination débordante. Autre « classique » du genre : le When worlds collide (Quand les mondes se rencontrent) de Ph. Wylie et Ed. Balmer. Mais il y a plus curieux...

Et de nous mettre l’eau à la bouche en nous parlant de romanciers tels que William Sloane ou H. P. Lovecraft, dont les ouvrages tiennent à la fois du roman « fantastique » scientifique et du roman « noir » dans la première - et la meilleure - acception du mot, ou Stanley Weinbaum, l’inventeur de mondes et d’espèces inconnus. Bien entendu, l’ère « atomique » a déjà ses romanciers, tels L. R. Hubbard, auteur d’un Final Blackout dont le titre se passe de commentaires, et Robert Heinlein dont le Rocketship Galileo, histoire d’une croisière interplanétaire, vient d’être porté à l’écran.

- Et il ne faudrait pas oublier les spécialistes de la nouvelle, dont les anthologies connaissent par delà les mers un énorme succès - par exemple : Adventures in Time and Space, l’énorme recueil de R. J. Healy et J. F. McComas ; le Pocket-book of Science-fiction de D. Wollheim, ou la collection que dirige le spécialiste « atomique » J. W. Campbell : Who goes there ? (Qui va là ?).
« Il n’est d’ailleurs pas que dans les pays anglo-saxons où le genre marque des points : citons en Yougoslavie, Minke Gottlieb, auteur de Kijuc od Velikih Vrata (La Clé de la Grande Porte) ; en Allemagne, Anton M. Kolnberger et son Auf Unbekantem Stern (Sur l’étoile inconnue) ; en Italie, A Prestigiocomo, etc. »

Voilà. Il est assez curieux de penser qu’en France, où le grand public « qui lit » passe pour être friand de nouveauté, où le roman « noir » nouvelle manière a fait parler de lui plus que partout ailleurs - et plus qu’il ne le méritait - où, par ailleurs, grand est l’engouement à la fois pour le roman romanesque et pour tout ce qui ressortit à la vulgarisation scientifique, ce domaine où les deux se rencontrent, parfois fort heureusement, demeure quasi-inconnu et quasi-inexploité.
Mais peut-être y viendra-t-on...
Claude Elsen

http://www.urgesat-elsen.blogspot.com/

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#4 19-09-2011 00:16:28

Cirroco Jones
[•°•°•] Perdue dans les asteroïdes
Inscription : 20-02-2006
Messages : 6 613

Re : Le coin-coin des Cokill qui tue la mort

Voui-voui, on le retrouve dans le Fiction 95 en tribune libre "Fiction" Succursale de l'Humanité et dans le Fiction 113, In Memoriam : les "romans fantastiques" de Jacques Spitz dans les années 1960.
Et il a aussi assuré des traductions de romans de science-fiction, Matheson pour Denoël par exemple.

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