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« LA CHUTE DE NAPOLEON IV, roman historique-social, publié l'An 2000 » de Guilio VENTURA.
Paris, Société Libre d'éditions des Gens de Lettres, 1899, broché petit in-8° de 180 pages. Couverture non illustrée.
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Rarissime roman d'un auteur totalement inconnu et qui, à première vue n'a publié que ce roman. Notez que le prénom de l'auteur est exotique dans la mesure ou l'original italien serait Giulio et dans vos listes de recherche sur le net si vous recherchez Giulio VENTURA les réponses seront vaines (ou alors laissez le prénom de côté).
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1906, en plein Paris, au milieu d'un lac artificiel, s'élève la Tour « Madagascar », haute de 450 mètres, célèbre pour abriter le despote Napoléon IV. Celui-ci est le dictateur de l'empire Français depuis l'année 1900, année où il prit le pouvoir et où 200 000 Protestants et Juifs furent massacrés, telle une nouvelle Saint-Barthélémy. En cette année 1906, le Capitaine Dreyfus est toujours au bagne de l'île du Diable (en Guyane) et Émile Zola en exil loin de la mère patrie.
Les milieux ecclésiastiques, qui ont passé de louches alliances, complotent la prise du pouvoir (pourtant réussie par l'Empereur grâce aux Jésuites). Jean Stewens aussi, avec les amis de son syndicat anarcho-pacifiste, compte bien, le jour venu, renverser le dictateur. Mais Napoléon IV a vraiment du soucis à se faire car les nobles également, ourdissent en secret un plan pour restaurer la monarchie et accaparer leurs anciens privilèges. D'autres encore ont conclus des accords secrets avec les Prussiens pour détrôner non seulement l'Empereur Français mais par la même occasion Guillaume II, ce qui leur permettraient une union des deux pays pour venir a bout du puissant Empereur Italien et ainsi dominer l'Europe entière.
Voilà où en est la situation à mi-livre. L'auteur jugeant plutôt cette situation détestable vue de l'An 2000 et plaint tous les belligérants de ne pas avoir profité de la grande révolution sociale à venir. Perdu au milieu de toutes ces embrouilles politiques,l'auteur nous signale subrepticement que l'Exposition Universelle de 1900 n'a jamais eu lieu ( !!!), sans nous donner plus de précisions ni explications.
Le narrateur nous invite alors à pénétrer dans la Tour « Madagascar », munis de nos cartes d'identités où figurent nos photos tirées par un procédé infalsifiable et « phonographique » ( ???), et nous assistons en direct à la destruction de l'édifice miné certainement par plusieurs factions rivales. Au bout de quelques heures, la tour n'est plus qu'une carcasse fumante, rongée par les explosions et les incendies. L'Empereur mort, les royalistes prennent le pouvoir et déclarent bien haut et fort « L'Empire est mort, vive le Roi », Philippe d'Orléans de coiffe de sa couronne symbolique…. Seulement quelques minutes car Stewens et ses amis surgissent d'on ne sait où et lui signale qu'il est le prisonnier du peuple français et de la réforme sociale. Guillaume II rescapé, s'éclipse discrètement en profitant de la confusion générale. Fin finale.
Dommage, écrit à notre époque ce roman aurait sans doute été un bon steampunk flamboyant, mais écrit en 1899 l'on se perd dans les configurations manichéennes les plus tordues échafaudées par un clergé vicelard, des royalistes peu réalistes et une révolution sociale plus proche des coups de mains fascistes que prolétaires anarcho-syndicalistes. Ce texte pourrait à la rigueur servir d'avant-prémice à 1984 de Orwell si les éléments concernant le pouvoir central de l'Empereur étaient plus étayés. Quant à la prise de pouvoir dans la Tour elle ressemble plus à un putsch dans une république bananière menée par des factions mafieuses qu'à une révolution sociale. Isma
Dernière modification par Ismaël II (12-12-2010 19:25:17)
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