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Roland LECAVELE (dit DORGELES), 1885 – 1973, l'auteur des « CROIX DE BOIS » en 1919, roman le plus célèbre sur la guerre de 14-18 est à l'origine en 1939 de l'expression : « La Drôle de Guerre ». Il est l'auteur d'une multitude de romans et récits dont :
« SI C'ETAIT VRAI ? », éditions Albin Michel, 1934, broché in-12° de 318 pages. Couverture non illustrée
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Le professeur Radec se livre à des recherches sur l'encéphalite et opère une ponction lombaire à un assassin parricide. Il injecte le liquide recueilli à un lapin qui crève peu de temps après, mais le professeur ne trouve aucun résultat à l'autopsie. Quand le parricide est exécuté Radec réclame son cerveau et il réussit à cultiver une colonie de microbes inconnus qu'il baptise « bacilles de Trigonot », du nom de l'assassin.
Il injecte le bacille à un lapin qui, quelques heures plus tard, devient fou furieux, bondissant contre les parois de sa cage et déchiquetant sa lapine. Plusieurs lapins sont inoculés et développent la même virulence. Un lapin s'étant échappé il mord le clochards local, le père Bouffard, habituellement doux comme un agneau. Il devient hargneux, insulte les gendarmes et se barricade chez lui avec un fusil, menaçant de tuer tous ceux qui s'approchent. Le professeur Radec réussit à le calmer et l'emmène à l'hôpital, d'où il réussit à en déduire que le microbe inconnu est l'agent de la malfaisance.
Il fait des prises de sang dans les prisons aux pires criminels et retrouve le virus à des doses variables chez chaque prisonnier. Alors il entreprend des recherches pour découvrir un vaccin. Dans son entourage même, chacun est porteur du virus à plus ou moins petites doses.
Le professeur Radec finit par mettre au point un vaccin qu'il expérimente sur le père Bouffard, qui dès lors redevient ce qu'il a toujours été, c'est-à-dire un gentil clodo. L'affaire s'étant ébruitée tous les assassins et gangsters passibles de longues peines d'emprisonnement demandent à être vaccinés. Ils se repentent et avouent même des crimes pour lesquels ils n'ont pas été condamnés. L'aumônier de la prison crie : « au miracle ! ». Le Maire de la commune de Radec fonde la L. N. B., « Ligue Nationale du Bien » avec vaccination des ministres le jour de l'inauguration. Des gens viennent de partout et même de l'étranger pour devenir bons. C'est à qui sera le meilleur : un épicier donne le kilo pour le prix de la livre ; un caissier rend la monnaie sur dix francs lorsqu'il n'a touché que cent sous et même un percepteur paye de sa poche les impôts en retard (heureux temps).
La vertu y trouve con compte : on ne danse plus que « le Quadrille des Lanciers » et à l'Opéra « Manon » est huée. Les avocats et les huissiers sont sans travail, les victimes ne portent plus plaintes ???? et les délinquants se font piquer en vitesse pour être absous. Partout c'est la pagaille. Aux courses les jockeys retiennent leur chevaux (rien de nouveau sous le soleil) pour laisser gagner ceux qui ont besoin d'argent. Un homme assassine sa femme qui après s'être fait vacciner lui avoue avoir eu un amant.
Les commerces de luxe mettent la clé sous la porte, les gens ne s'habillant plus que de vêtements austères. Les patrons ne pelotent plus leurs secrétaires qui se sont transformées en vieilles filles sans grâce. Les bouchers et les cafetiers font faillite, tout le monde est devenu végétarien et les tisanes remplacent les alcools. Tout se gâte le jour où le Ministre de la Guerre, un ancien général qui n'est pas vacciné, visite une caserne. Le factionnaire a planté son fusil dans un coin de sa guérite et laisse entrer tout le monde en rigolant. Le commandant monte à cheval en chausson pour ne pas blesser son cheval qui ne supporte pas le frottement des bottes. Dans les chambres, les bidasses jouent aux cartes. Personne en commande plus, il n'y a plus aucune discipline.
Ameutés, les Députés votent d'urgence une loi excluant des affaires publiques toutes les personnes ayant été vaccinées. La L. N. B. est dissoute. Le professeur Radec fabrique un anti-vaccin qui à doses variables rends aux gens leur personnalités premières. Alors le commerce reprend et les femmes retrouvent leurs robes claires et leur rouge à lèvres. Dieu ayant créé l'homme le sixième jour, le professeur se demande s'il n'aurait pas du se reposer avant. Isma
Dernière modification par Ismaël II (03-11-2010 18:38:16)
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