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#1 Re : Imaginaire ancien » [auteur]Fernand Fleuret » 08-10-2010 21:38:31

Jim Click : un livre de combat ?


Je pense que c'est aujourd'hui que Jim Click voit le jour, Fernand. Je pense à son destin qui sera certainement le destin d'un livre de combat. Puisses-tu remporter une grande victoire avec cette arme à tuer la guerre, puisque tu ne veux pas laisser à ceux qui te liront la foi au génie de la guerre. Tu seras attaqué. On va dire de nouveau que tu rappelles Anatole France au temps où il lançait ses romans-bombes contre la société.
Gabrielle Réval, « Lettre à Fernand Fleuret » (8 mai 1930)
.

C'est un livre extrêmement bien écrit, d'une haute tenue littéraire et plein de suc et de substance. C'est probablement pour ça qu'on n'en a pas beaucoup parlé. […] Le livre de M. Fleuret n'est pas à la mode. Mais n'importe. […] On voit quels sont les thèmes que M. Fernand Fleuret propose à nos méditations, thèmes dignes de son maitre Anatole France.
Régis Messac « L'homme-machine » (avril 1931).


Il y a dans ce roman le ton mordant de Swift. La Satire y est violente [...] Tout cela est en réalité profond et amer, et si Gabrielle Réval, comme la plupart des femmes, se grisait de mots lorsqu'elle parlait à son mari de ce livre comme d'un livre de combat, on y retrouve cependant sous la trame légère de l'invention cocasse, l'éternelle angoisse de notre cher Fleuret, l'incrédulité sur la valeur de l'homme, et le refus de croire en l'intelligence des foules.
Jean de Saint-Jorre, Fernand Fleuret et ses amis (1959).


À lire dans le numéro 7 du journal de Quinzinzinzili (été 2009), un dossier consacré à Fernand Fleuret, qui inclut la reprise de « L'homme machine » (1931), article dans lequel Régis Messac développe quelques-uns des sujets de méditation que propose Jim Click.

http://www.lekti-ecriture.com/blogs/ala … nd-Fleuret

#2 Re : Programmes de parution » Éditions ex nihilo » 10-01-2009 16:16:13

EN LIBRAIRIE LE 20 JANVIER :

Régis Messac
Les Premières utopies suivi de la Négation du progrès dans la littérature moderne (essais)

http://www.imagup.com/imgs/1231619306.html
http://images.imagup.com/08/1231620182_Couv

Illustration de couverture d’Al Coutelis
Préface de Serge Lehman
Avant-propos de l’éditeur
Éditions ex nihilo
ISBN : 2-916185-05-4
190 pages, 15 €

Les Premières utopies
« La République de Platon » n’est pas à proprement parler une utopie. Pour autant, l’œuvre de Thomas More ne saurait apparaître « comme une espèce de miracle, sortie tout armée du cerveau d’un seul homme. More a eu des précurseurs, et sans doute en grand nombre, [...] bien que beaucoup de leurs récits soient sans doute perdus sans retour. » C’est cette histoire des idéaux de l’humanité, ou ce qui nous en est parvenu, que Messac a tenté de reconstruire, en concordance avec l’histoire grecque et l’histoire romaine.

La Négation du progrès dans la littérature moderne
Avec son second essai, Messac analyse ce courant de pensée né après la Révolution, qui conduit des littérateurs à sévir dans un genre réactionnaire, celui de l’antiutopie. « Pour passer pour un philosophe accompli, un penseur profond et original, écrit-il, il suffit de démontrer que toute société meilleure est une chimère. » C'est vers la seconde moitié du XIXe siècle que le mot lui-même d'utopie revêt définitivement un caractère péjoratif. À l’appui de sa thèse, Messac cite en exemple Musset, Hugo, Balzac, ou encore « le pauvre Poe », qui vont tourner en dérision les utopistes progressistes.

Le point de vue de Serge Lehman
« Ces textes, que je ne connaissais que de réputation, m’ont fait très forte impression. Ce sont, je le crois, des documents fondamentaux pour l’histoire de la science-fiction en France ; d’une certaine manière, on pourrait dire que toute la tradition critique classique, qui va de Bridenne à Klein en passant par Versins et Van Herp, en sort. »


EN LIBRAIRIE LE 20 JANVIER :

Régis Messac
Micromégas (essai)

http://www.imagup.com/imgs/1231619392.html
http://images.imagup.com/08/1231619392_


Illustration de couverture d’Al Coutelis
Avant-propos de l’éditeur
Éditions ex nihilo
ISBN : 2-916185-04-6
174 pages, 15 €

Le récit
Avec Micromégas, écrit en 1935, Régis Messac se consacre à l'étude des œuvres littéraires traitant de l’homme en face du très grand et du très petit, de l’homme qui change de dimensions sans cesser d'être un être humain. De Platon aux magazines anglais de la première moitié du xxe siècle, de Lamartine à Jules Lermina, aucun aspect de la question n'est abordé sans être mis en relation avec le développement de la science et l'évolution des théories scientifiques.
À travers son étude, Messac nous révèle la cohorte d’idées fausses qu’emmagasine ou que véhicule le roman scientifique, notamment à propos du changement d’échelle qui bouleverse la structure des lois physiques. Cette littérature n'est en fait que de pure fantaisie. Notre organisation est liée à nos dimensions ; il ne peut y avoir d'homme de la taille d'une fourmi ni de fourmi de la taille d’un homme. Messac, cependant, fait une distinction entre deux catégories d’auteurs : ceux qui laissent se développer leur imagination au gré de la science, et ceux qui, comme Rabelais, Swift, Voltaire ou Wells utilisent le genre comme un artifice qui leur permet d’exposer des idées hardies.
Comme la plupart des travaux de Messac, cette histoire d'un genre littéraire est aussi captivante que les meilleurs ouvrages de littérature scientifique.

La critique
« On ne saurait trouver d’auteur plus averti, et de travail plus remarquable [que celui] de M. Régis Messac sur ce thème. »
André Sainte-Laguë
« Du connu à l’inconnu » (Gallimard)

#4 Re : Parutions revues, fanzines, e-zines » Quinzinzinzili (le bulletin messacquien) » 19-11-2008 19:13:39

Dernière livraison du  journal de Quinzinzinzili.

32 pages d'information, d'études et de recherches, centrées sur l'œuvre de Régis Messac, «romancier, traducteur et historien de littérature d’imagination scientifique ».

http://www.weplug.com/images_1/e86258f1 … 171417.jpg

N° 4, automne 2008, trimestriel, 32 pages, format 29 x 20 cm.
Pages de couverture en couleur, intérieur en noir.
Prix au numéro : 5 euros – abonnement annuel, France : 18 euros ; étranger : 24 euros.
édité par la Société des amis de Régis Messac

Au sommaire du numéro 4 :

* Courrier : Le Disciple (Roger Girod)
* Éditorial : Alabama song (Olivier Messac)
* Au panthéon des amis : Francis Lacassin (Olivier Messac)
* Actualité : Le 18e Salon de la revue (Guibert Lejeune)
* 11 novembre : Comment fut provoquée la guerre de 1914 (Régis Messac)
* Guerre et paix dans la science-fiction française. Sur Régis Messac et Jacques Spitz (Natacha Vas Deyres)
* Explorer Marx sous terre : la Cité des asphyxiés  (Pierre-Gilles Pélissier)
* Dossier :    Le roman policier dans les années 30  (Régis Messac)
     - The Maltese Falcon  de Dashiell Hammett
     - Le Piège aux diamants  de Noël Vindry
     - Rien à Faire  de Jack Black
       (à suivre)
* Bibliographie des commentaires critiques (1932-1933) (Guibert Lejeune)
  (à suivre)
* Mots croisés (Milvane)

#5 Re : Parutions revues, fanzines, e-zines » Quinzinzinzili (le bulletin messacquien) » 07-08-2008 22:51:55

Passionnant et plus prometteur encore, Quinzinzinzili, le bulletin messacquien.

32 pages d'information, d'études et de recherches, centrées sur l'œuvre de Régis Messac, «romancier, traducteur et historien de littérature d’imagination scientifique ».

6ed25f2d16d8fc02f11c8037e83caee220080807203211.jpg

N° 3, été 2008, trimestriel, 32 pages, format 29 x 20 cm.
Pages de couverture en couleur, intérieur en noir.
Prix au numéro : 5 euros – abonnement annuel, France : 18 euros ; étranger : 24 euros.
édité par la Société des amis de Régis Messac

Quelques éléments du sommaire du numéro 3 :

  * Éditorial : À propos de Brasillach (Olivier Messac)
  * Georges Simenon à l’hiver 1932, sous l’œil de Régis Messac et de Pierre Mille
  * Actualité : Curiosités littéraires
  * Dossier :  Du « Detective Novel » au polar des années 30  (suite) :
     - Le Roman policier, étude de morphologie littéraire (Régis Messac)
     - Histoire d’une thèse (Ralph Messac)
     - Comment Sherlock Holmes a conquis la Sorbonne (Robert Brasillach)
     - Les honneurs du quai Conti (Guibert Lejeune)
     - Un plagiaire sans aveu (Ralph Messac)
     - Le roman policier dans les années 30 (suite) (Régis Messac)
   * Bibliographie des fictions, et des premiers commentaires critiques (1930-1931) (Guibert Lejeune)
  * Ex libris : dénicher les introuvables de Régis Messac
  * Mots croisés (Milvane)

#6 Programmes de parution » Éditions ex nihilo » 23-06-2008 13:29:29

Olivier Messac
Réponses : 3

VIENT DE PARAÎTRE

Régis Messac

Le Miroir flexible  (novelette)

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Préface de Gérard Klein
Couverture et illustrations d’Al Coutelis
Éditions ex nihilo
ISBN : 2-916185-03-8
172 pages, 15 €

Le récit 
Le Miroir flexible a paru à partir de novembre 1933 sous forme de feuilleton dans la revue des Primaires. Le récit appartient au genre de ce qu’on appelle aux États-Unis, la novelette. Un genre qui, pour Régis Messac, « en un sens, se prête à certaines exigences du roman policier. »
Si le Miroir flexible tient en partie du roman policier, il relève davantage du domaine de la science-fiction et de celui de la critique sociale. Avec le Miroir flexible, nous dit Gérard Klein, Messac « s’établit en continuité avec la science-fiction vernienne », et il introduit dans son livre « une conception darwinienne du progrès de la vie artificielle vers le but ultime, égaler voire dépasser l’intelligence humaine, qui est exactement celle de ses promoteurs actuels ». De plus, son mécanozoaire, « cet animal mécanique, ne doit rien à l’imitation du vivant, ce qui est d’une grande et peut-être d’une totale originalité dans la littérature ». Pour Gérard Klein, le Miroir flexible est « en soi une expression bizarre qui sonne comme un cadavre exquis surréaliste », mais l’auteur, nous dit-il, « avait tout compris, vingt ans à l’avance, à une époque où la documentation spécialisée était inexistante ».

L'auteur 
Régis Messac, qui a vécu au Canada de 1924 à 1929, a réalisé simultanément plusieurs voyages aux États-Unis. Il y a attentivement observé la société américaine et publié, de 1925 à 1932, de nombreux articles sur les aspects pervers de la culture du Nouveau Monde. Sa novelette s’appuie sur ses observations et s’inscrit dans l’attention qu’il porte à l’humanité, à l’évolution du monde et aux rapports que les hommes s’infligent à eux-mêmes.
« Régis Messac, nous dit Gérard Klein dans sa préface, n’est pas un prophète. Les auteurs de science-fiction n’ont pas le don mystique de voir un futur déjà écrit. C’est avec beaucoup de précautions qu’il faut leur accorder même le titre de précurseurs. En effet, la profusion de leurs prévisions, extrapolations et inventions, est telle qu’il serait bien étonnant que le temps ne donne pas raison à l’un ou à l’autre. (...)
Mais dans le cas considéré, la richesse du texte indique que l’auteur a beaucoup réfléchi à la question et qu’il manifeste un remarquable sens de l’avenir. »

Une critique du Miroir flexible


Programme 2009

Régis Messac

Valcrétin (novelette)

Voyages (trois études)


Programme 2008

Régis Messac

Le Miroir flexible (novelette)

Micromégas (étude)

Les Premières utopies (étude)


Parutions 2007
Régis Messac

Les Romans de l’homme-singe (étude)

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Lettres de prison (correspondance – hors genre)

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#7 Re : Parutions revues, fanzines, e-zines » Quinzinzinzili (le bulletin messacquien) » 14-03-2008 20:23:07

Passionnant et prometteur, tels sont en trois mots les avis exprimés des lecteurs de Quinzinzinzili, le bulletin messacquien.

Toujours 32 pages d'information, d'études et de recherches, centrées sur l'œuvre de Régis Messac, « romancier, traducteur et historien de littérature d’imagination scientifique ».

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n° 2, avril 2008, trimestriel, 32 pages, format 29 x 20 cm.
Pages de couverture en couleur, intérieur en noir.
Prix au numéro : 5 euros - abonnement annuel, France : 18 euros ; étranger : 24 euros.
édité par la Société des amis de Régis Messac

Disponible au Salon du livre sur le stand (S58 ter) des éditions de l’Arbre Vengeur

Au sommaire du numéro 2 :

  * Editorial : Varia (Pierre Lebedel)
  * Au Panthéon des amis : Gilbert Gratiant, la voix de l’identité métisse
     - Gratiant (Olivier Messac)
     - La poésie œuvre de collaboration (Régis Messac)
     - Gratiant tout en dehors (Régis Messac)
  * Actualité :
     - Les États-Unis et les démons du racisme
     - Science et fraude, liaison coupable (Pierre Le Hir)
     - Quinzinzinzili, le roman : panorama de la critique (suite)
  * Dossier :  Du « Detective Novel » au polar des années 30 :
     - Policiers et détectives (Aimé Lafont)
     - Comme un roman (Claude Amoz)
     - Le roman policier dans les années 30 (Régis Messac)
  * À paraître ce mois-ci : le Miroir flexible de Régis Messac, agréablement illustré par Al Coutelis, magistralement préfacé par Gérard Klein
  * Bibliographie des études (Guibert Lejeune)
  * Ex libris : dénicher les introuvables de Régis Messac
  * Mots croisés (Milvane)

#8 Re : Imaginaire ancien » [Fondateur - Auteur] Hugo Gernsback » 21-02-2008 15:36:12

jeandive a écrit :

Hello ; qq'un a-t-il des références d'articles parus en revues/fanzines ?

Sur Hugo Gernsback, en français, vous pouvez déjà vous reporter à l'étude de Régis Messac : David Henry Keller et le roman scientifique aux États-Unis (les Primaires  n° 110, mai-juin 1939, p. 217 à 222), citée dans Quinzinzinzili, le bulletin  (janvier 2007, page 21). Il y a aussi les lettres de Gernsback à son ami Messac. (À voir avec la société des amis de Régis Messac)

#9 Parutions revues, fanzines, e-zines » Quinzinzinzili (le bulletin messacquien) » 10-01-2008 00:06:28

Olivier Messac
Réponses : 6

Voici donc, attendu, Quinzinzinzili, le bulletin messacquien. 32 pages d'information, d'études et de recherches, principalement centrées sur l'œuvre de Régis Messac, « romancier, traducteur et historien de littérature d’imagination scientifique ».

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n° 1, janvier 2008, trimestriel, 32 pages, format 29 x 20 cm.
Pages de couverture en couleur, intérieur en noir.
Prix au numéro : 5 euros - abonnement annuel : 18 euros.
édité par la Société des amis de Régis Messac

Au sommaire du premier numéro :

  * Editorial : Perspectives (Pierre Lebedel)
  * Au Panthéon des amis : Germain Delatousche, peintre des ruines de Paris
  * Actualité :
    - Deux expos : Léo Malet à Montpellier, Trains du mystère à la Bilipo
    - 14-18 : les héros se défilent
  * dossier Quinzinzinzili :
    - Fiction romanesque et critique sociale (Pierrette Le Méhauté)
    - Régis Messac et la pédophobie (Guibert Lejeune)
    - Panorama de la critique
  * Lettres de prison : panorama de la critique
  * Les romans de l'homme-singe : panorama de la critique
  * Notre ancêtre le singe : une étude controversée
  * Horizon : programme de parutions 2008
  * Chasseurs de chimères (Olivier Messac)
  * Valcrétin, plagiat ou superbissime nouvelle ? - La réponse posthume de Régis Messac aux auteurs des Terres creuses - (Olivier Messac)
  * Grand angle : Débats à livre ouvert (Hervé Delouche et Etienne d'Issenssac)
  * Bibliographie (Guibert Lejeune)
  * Ex libris : dénicher les introuvables de Régis Messac
  * Mots croisés (Milvane)

Thèmes prévisionnels des prochains dossiers :

  - n° 2 : Le roman criminel
  - n° 3 : Utopie et science-fiction
  - n° 4 : Pacifisme dans l'entre deux guerres
  - n° 5 : Le roman populaire

#10 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 08-01-2008 23:08:37

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Paru :Quinzinzinzili, le bulletin messacquien
n° 1, janvier 2008, trimestriel, 32 p.
édité par la Société des amis de Régis Messac

Au sommaire du premier numéro :
  * Quinzinzinzili : le dossier,
  * Régis Messac et la pédophobie,
  * Réponse posthume de Régis Messac aux auteurs des Terres creuses,
  * Bibliographie (première partie),
  * Portrait de Germain Delatousche...

#11 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 23-12-2007 17:02:35

MessacSinges.jpg
Régis Messac
Les Romans de l'homme-singe, et autres textes
Edition préparée par Olivier Messac
Préface de Marc Angenot
Jaquette de couverture illustrée par Al Coutelis
Bibliogr. des oeuvres et index
Editions ex-nihilo, Paris. 2007, 116 p.
ISBN 2-916185-01-1 (br.) : 15 EUR

Critiques sur Cafard Cosmique
Parchemins & traverses

#12 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 18-10-2007 23:31:37

Dave O'Brien a écrit :

Reçu ça sur la liste Xypehuz :

Bonjour les gens,

Alors voilà, en décembre dernier a été créée une Société des amis de Régis Messac, avec la ferme intention de publier l'ensemble des oeuvres de l'auteur de Quinzinzinzili...

Pour 30 euros l'adhésion (ou à partir de 50 euros en tant que membre bienfaiteur), vous recevez : les statuts de l'asso, un reçu fiscal...  un exemplaire des Romans de l'Homme-singe, un Quinzinzinzili et un exemplaire des Lettres de prison...

Les éléments sont à aller chercher sur amis@regis-messac.fr)

À noter cependant - précision non négligeable - que l'association n'étant pas reconnue d'utilité publique, il n'est pas certain que ce fameux reçu puisse être délivré. À regret bien sûr.

#13 Re : Imaginaire ancien » Pierre Véry » 10-05-2007 18:19:10

Fantomas a écrit :

Quelle est donc l'EO du livre de Pierre Véry, Le Pays sans étoiles, Editions Maréchal, Liège, 1945?

La couverture à gauche (bleue et rouge) correspond assurément à l'édition de 45.

#14 Re : Imaginaire ancien » Octave Joncquel » 09-04-2007 18:21:10

Belzébuth a écrit :

Je viens de voir aussi ce bouquin sur la baie, j'ai failli enchèrir mais j'avoue humblement (et pourtant ce n'est pas mon genre smile ) que je ne connaissais pas ce titre de Joncquel et je ne sais pas non plus s'il est réellement conjectural ?

A tout hasard, un bref aperçu du point de vue de Régis Messac :

Un bien curieux bouquin. Une apocalypse entrelardée de blagues d'estaminet et de plaisanteries d'almanach. Décousu, débraillé, pourri de négligences et de fautes d'impression : les mots anglais abondamment introduits dans le texte sont presque tous estropiés et le bas des pages est presque toujours réduit à l'état de maculature. Mais n'importe ; il y a d'un bout à l'autre du récit un souffle puissant qui montre que l'auteur est véritablement doué pour ce genre d'anticipation. On le savait déjà par les Titans du ciel, publié en collaboration avec Théo Varlet, et dont la forme et la présentation étaient beaucoup plus soignées ; mais le présent ouvrage semble montrer que la correction de la forme dut être le fait de Théo Varlet, tandis que la force imaginative était le partage d'Octave Joncquel. Celui-ci parsème son livre d'incohérences et de contradictions avec une superbe allégresse et une royale indifférence. (...)

Extrait des Primaires, n° 61, février 1935 (l'Homme qui supprima l'océan Atlantique, pages 116 à 119)

#15 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 25-03-2007 21:08:37

Cirroco Jones a écrit :
Olivier Messac a écrit :

Toutefois, pour ceux qui seraient intéressés :

Description de l'ouvrage : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%80_bas … 1#Critique

Il semblerait que cet article n'existe plus, supprimé pour cause de violation de copyright.

Incident semble-t-il classé. L'article est rétabli et est pour l'heure à nouveau disponible.

#16 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 27-02-2007 01:00:04

Cirroco Jones a écrit :
Olivier Messac a écrit :

Toutefois, pour ceux qui seraient intéressés :

Description de l'ouvrage : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%80_bas … 1#Critique

Il semblerait que cet article n'existe plus, supprimé pour cause de violation de copyright.

Evidemment, Tout ça ne manque pas sel ! Mais il ne faut pas plaisanter avec les suspicions de démarquage. Bref, suivons l'affaire avec intérêt et attendons le dénouement.

#17 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 24-02-2007 15:14:05

Fantomas a écrit :

Messac, Régis (1893-1945)
A bas le latin !
Issy-les-Moulineaux (Seine), Éditions de la fenêtre ouverte, (1933). In-8, 104 p.

Hors genre, bien entendu

Toutefois, pour ceux qui seraient intéressés :

Description de l'ouvrage : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%80_bas … 1#Critique

#18 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 09-02-2007 23:28:08

Dave O'Brien a écrit :

Un inédit paru avec un certain retard, voire avec un retard certain :

VALCRÉTIN
Jean-Claude Lattès/Édition spéciale
Paris, 1972, 150 pages

UN PROCESSUS RÉGRESSIF OU D'INVOLUTION
Valcrétin n’est pas, comme l’écrit Régis Messac, « un conte à la manière d’Edgar Poe, une histoire à donner le frisson ». C’est un récit étrange, mettant en scène un processus régressif ou d'involution, qui atteint les membres d’une expédition scientifique en mission privée sur une île perdue du Pacifique sud, à la recherche d’êtres humains dégénérés, « aux os ramollis de crâne en cône tronqué ».
Écrit pour Camille Bélliard, président de l’Amitié par le livre, durant la période comprise entre novembre 1942 et mars 1943, Valcrétin est une œuvre littéraire achevée, originale et de qualité ; elle ne sera publiée que trente ans plus tard, chez Jean-Claude Lattès.

RÉSUMÉ
Une mission médicale découvre dans le Pacifique une île peuplée de crétins au sens étymologique du terme : rachitisme, nanisme, goitre, absence de langage, idiotisme, hypersexualité, voracité et défécation perpétuelles.
Trois jeunes sujets, vaccinés par le Pr Baber, prennent peu à peu apparence humaine. Renvoyés dans la tribu, vont-ils y faire triompher des pratiques nouvelles : boire dans le creux de la main au lieu de laper, ne pas vivre à proximité des excréments, cuire la nourriture ? Non. D’abord chassés pour ces idées révolutionnaires, les trois prosélytes finiront par retomber sous l’influence des vieux crétins.
Pis, des crétins subissent un phénomène analogue à l’acculturation des peuples colonisés : rupture d’un équilibre naturel sans amélioration du niveau de vie. La venue des étrangers a transformé une population abrutie, mais pacifique, en une horde envieuse et agressive. Elle trouve la force de détruire le corps expéditionnaire – pardon : la mission médicale – dont les survivants sombreront à leur tour dans le crétinisme. Tel est le thème désespéré d’un livre magnifique et impitoyable : Valcrétin.

Francis Lacassin
ÉPITAPHE POUR RÉGIS MESSAC
L’Express
5-11 février 1973

UTOPIE
Chez Régis Messac l'humoriste était inséparable du penseur ! Et le trait est aussi caractéristique pour le moins dans une étude littéraire comme Micromégas ou dans un pamphlet pédagogique comme À bas le latin ! que dans son utopie Valcrétin.
Jean-Jacques Bridenne
HOMMAGE À RÉGIS MESSAC
Fiction n° 48
Novembre 1957

PESSIMISME ET PROPHÉTISME
Livre prophétique par son anticolonialisme, Valcrétin paraît pour la première fois trente ans après sa rédaction en 1943. Long retard dû à la trop longue avance prise par l’auteur, Régis Messac, sur ses contemporains.
Francis Lacassin
ÉPITAPHE POUR RÉGIS MESSAC
L’Express
5-11 février 1973

IMPITOYABLE SATIRE
C’est une des œuvres les plus achevées de Régis Messac. Le ton, le rythme et la malice de l’auteur y font merveille. [/b]Valcrétin[/b] apparaît comme une impitoyable satire de notre époque et la plus drolatique des fables.
4e de couverture de l'édition originale

DES PAGES HAUTES EN COULEURS FANGEUSES
Valcrétin, écrit par le malicieux Régis Messac en 1943, risque fort de décevoir les amateurs de science-fiction. Il n'y a pas ici, ou très peu, de science-fiction. Le récit de Messac a toutes les allures de l'aventure exotique issue de quelque Sciences et Voyages du début du siècle (…)
On trouve donc dans ce récit l'illusion romantique du « bon sauvage » de Rousseau et, pourquoi pas, un clin d'œil au Frankenstein de Mary Shelley, si on s'attache au fait que les civilisés sont punis par les créatures qu'ils ont voulu sauver de l'inexistence mais qu'ils ont pervertis par simple « imprégnation ». Et on débouche aussi sur l'Île du docteur Moreau... (…)
Il y a là, sans doute, plutôt un dégoût général pour le genre humain dans son entier, l'expression d'un misanthrope qui ne voyait que trop bien, sous ses fenêtres de 1943, grouiller lâcheté et démission en face des silhouettes vert-de-gris du mal absolu. Cela expliquerait alors qu'il mesurât l'humanité à une aune célinienne où il reconnaît en nous « les pauvres baveux, les goitreux, les bossus, les noués, les noueux, les crasseux, chassieux, chiasseux, miteux et marmiteux » (p. 62). D'où ces pages hautes en couleurs fangeuses d'un Messac qui se dit « envahi par la nausée ».

Jean-Patrick Ebstein
Fiction n° 237
1er septembre 1973

#19 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 04-02-2007 01:19:06

Cirroco Jones a écrit :

Dans Histoire de la SF moderne domaine français, du même, J'ai lu n°D67, on lit "En 1934, Régis Messac publia aux éditions de la Fenêtre Ouverte, éditeur confidentiel émanation d'un groupement d'instituteurs, deux romans écrits par lui-même Quinzinzinzili et la Cité des asphyxiés, et la Guerre du Lierre du Docteur David H Keller qui est une anthologie de plusieurs nouvelles de cet auteur américain. Cette série, baptisée "Les Hypermondes" n'eut que ces trois parutions et s'éteignit fin 1937.

LA CITÉ DES ASPHYXIÉS
La Fenêtre ouverte
Issy-les-Moulineaux, 1937, 203 pages

Édition spéciale
Paris, 1972, 242 pages

A CIDADE DOS ASFIXIADOS
traduit en brésilen par Heloysa de Lima Dantas
Editora Cultrix
São Paulo, 1976, 260 pages

L’ÉGALITÉ EST UNE CHIMÈRE
La Cité des Asphyxiés est une utopie de Régis Messac parue en 1937 et répertoriée comme telle dans l’Esquisse d’une chronobibliographie des utopies , du même auteur. Cependant, les choses ne se passent pas du tout comme elles se passent régulièrement dans les voyages aux diverses Utopies. Le monde subtérranéen, « merveilleux » au début du récit, apparaît progressivement « sous des couleurs plus sombres : terne, hideux, répugnant ». C’est la raison pour laquelle ce roman de critique sociale est généralement perçu comme une contre-utopie satirique. Pourtant, ce que certains considèrent comme relevant de la satire sociale n’est vraissemblablement qu’une charge de Messac contre les tares irrémédiables du genre humain. « S’il n’y a pas de violences, ici, nous dit le narrateur, pas de guerres, pas [encore] de révoltes, il y a tout de même une hiérarchie. Ce n’est pas une société d’égaux. Ça j’en suis sûr, et ça ne m’étonne pas. L’égalité est une chimère : il y longtemps que notre prof de philo nous l’avait démontré. »
Le roman est à trois voix. Celle d’abord du héros malgré lui, Sylvain Le Cateau, qui est aussi le narrateur, qu’on nous présente comme un petit bourgeois, un triste sire à l’esprit exigu. Il y a ensuite, au gré de quelques avatars de personnalité, la voix de Messac lui-même qui se substitue, sans qu’on n’y prenne garde, occasionnellement et avantageusement à celle du héros. Et puis, il y a la voix de Belle Sims, qui intervient dans le roman en qualité disons de secrétaire de rédaction, chargée de décoder et de transcrire les messages qu’elle reçoit du héros. Ainsi, le récit se trouve entrecoupé de notes dites de Belle Sims (sortes de NDLR), qui ne se prive pas de mêler son grain de sel, de commenter selon son humeur.
Le cadre de la féerie scientifique, ou de l'anticipation, peut servir à bien des usages. Il peut n'être qu'un prétexte à débauches d'imagination puérile pour lecteur puéril. II peut aussi être utilisé pour soutenir des idées rétrogrades. Tel n'est pas ici le cas. Malgré quelques longueurs, on lira avec plaisir ce récit vivant, toujours d'actualité.

L'HISTOIRE
La Cité des Asphyxiés nous est présentée à travers l’aventure d'un petit bourgeois de Passy projeté dans le futur, à plusieurs dizaines de milliers d’années, sans espoir de retour, dans un monde souterrain, un monde cruel, un monde aux mœurs stupéfiantes, un monde, somme toute, à peine plus absurde et plus dément que le monde contemporain. Arrive le jour où une population d’esclaves, les Zéroes, fomente une révolte pour renverser la caste dominante, impitoyable, constituée d’oisifs et d’exploiteurs, qui ne détient le pouvoir que grâce au monopole qu’elle exerce sur la production et la distribution de l’air atmosphérique, sans lequel il n’est point de vie possible.

UN HEUREUX ACCENT VOLTAIRIEN
Cette vigoureuse satire, à peine déguisée ou extrapolée, de notre économie actuelle s'accompagne de railleries analogues des mœurs mondaines, pédagogiques, parlementaires qui, malgré un heureux accent voltairien, ne laissent pas de systématiser et  alourdir  l'ensemble.
Jean-Jacques Bridenne
HOMMAGE À RÉGIS MESSAC
Fiction n° 48
Novembre 1957

SATIRE SOCIALE ET ANTI-UTOPIE
Dans ce roman, l’anticipation disparaît quelque peu derrière la satire sociale ou l’anti-utopie. Monde absurde où tout se déroule à l’envers – les morts sont exterrés –, qui s’écroulera le jour où les esclaves privés d’air se révolteront contre leurs maîtres cruellement insouciants et froidement indifférents. Mais cette révolte entraînera la fin de la Cité des asphyxiés tout entière. Une ironie glaciale, à peine tempérée par des calembours quelque peu faciles, montre que Régis Messac ne croyait guère en la sagesse des hommes, même en ceux du futur ! Si la science-fiction à une valeur prophétique, ce roman [et Quinzinzinzili] sont de véritables fictions apocalyptiques.
P.-A. Touttain
DÉCOUVRONS RÉGIS MESSAC
Les Nouvelles littéraires n° 2388
Juillet 1973

DE VISIONNAIRE L’ŒUVRE DEVIENT CRITIQUE SOCIALE
La  micro-société que Régis Messac recrée est une sorte de miroir déformant dans lequel il est toutefois impossible de ne pas se reconnaître. De visionnaire l’œuvre devient critique sociale. Grâce à ses dons d'observateur, Régis Messac va à chaque fois droit au but et fait immanquablement mouche. A côté de  Quinzinzinzili, la Cité des asphyxiés peut paraître un peu lourd car il a des longueurs. Mais, là aussi, on retrouve une critique à peine démodée de la société humaine, de ses fausses-valeurs, de ses injustices et de ses tics, la verve destructrice de l'auteur.
R. G.
RÉGIS MESSAC PIONNIER DE LA SCIENCE-FICTION D’EXPRESSION FRANÇAISE
La Presse de la Manche
4 octobre 1972

RÉGIS MESSAC : UN « SWIFT » DES CHARENTES
La Cité des asphyxiés prend parfois des allures de conte philosophique qui font penser à Swift ; mais au lieu d’avoir affaire à un Irlandais, à un ecclésiastique anglican atrabilaire, nous nous trouvons ici devant un Français de Charente, fils d’un couple d’instituteurs laïques, et pacifiste anarchisant. Cela change tout ; et du coup, le pessimisme de Régis Messac laisse tomber le masque : Ce n’est plus qu’une immense générosité. Les auteurs de cette trempe ne sont pas légion.
Roland Stragliati
RÉGIS MESSAC : UN « SWIFT » DES CHARENTES
Le Monde
30 novembre 1972

L’IRONIE D’UN VOLTAIRE, L’INGÉNIOSITÉ CRITIQUE DE SWIFT
La Cité des asphyxiés, livre splendide et méconnu en son temps. (…) Admirable Cité des asphyxiés, où l’imagination de Régis Messac unit l’ironie d’un Voltaire transporté à l’ère industrielle et l’ingéniosité critique de Swift. Une chronique impitoyable de la société de consommation, où l’auteur laissait filtrer une lueur d’espoir.
Francis Lacassin
ÉPITAPHE POUR RÉGIS MESSAC
L’Express
5-11 février 1973

#20 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 29-01-2007 00:22:54

Cirroco Jones a écrit :

Dans Histoire de la SF moderne domaine français, du même, J'ai lu n°D67, on lit "En 1934, Régis Messac publia aux éditions de la Fenêtre Ouverte, éditeur confidentiel émanation d'un groupement d'instituteurs, deux romans écrits par lui-même Quinzinzinzili et la Cité des asphyxiés, et la Guerre du Lierre du Docteur David H Keller qui est une anthologie de plusieurs nouvelles de cet auteur américain. Cette série, baptisée "Les Hypermondes" n'eut que ces trois parutions et s'éteignit fin 1937.

QUINZINZINZILI
La Fenêtre ouverte
coll. des Hypermondes,
Issy-les-Moulineaux, 1935, 203 pages

Édition spéciale
Paris, 1972, 205 pages

Édition de l'Agly
Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales), 1998, 103 pages

UN RETOUR A L’ÉTAT DE NATURE
Quinzinzinzili est un roman de politique-fiction au départ duquel Régis Messac extrapole les conflits latents des nations dans la période de l'entre-deux-guerres. Au terme d’une conflagration apocalyptique mondiale, qui anéantit toute forme de vie à la surface de la terre, l’auteur conte ensuite comment un homme, une fillette et une poignée de garçons attardés, à peine pubères, apparaissent comme les seuls survivants de la planète. Réfugiés dans une grotte du fin fond de la Lozère, les enfants, que Messac qualifie « d’ignares, ahuris, vicieux, superstitieux, peureux… » retournent rapidement à l’état de nature. Ils réinventent la guerre, la géométrie, l’amour, et finissent par se forger un dieu étrange et puéril : Quinzinzinzili.
À travers son livre, Messac constate que la paix et la vie simple qu'il aurait voulu pour l'humanité apparaissent chimériques. Pour l’Américaine Pierrette Le Méhauté, ce roman de critique sociale consacre « l'expression douloureuse d'un être qui se sent impuissant à changer la condition humaine ».

HUMOUR AU VITRIOL
Votre pessimisme a pour lui une haute tradition littéraire et des faits aussi éclatants qu'innombrables... Je ne crois pas que votre hypothèse soit celle qui a le plus de chance de se réaliser II reste qu'elle en a quelques unes ; et  c'est assez pour justifier votre sanglant mépris et votre humour au vitriol. Que ceux de vos semblables dont vous froisseriez les susceptibilités veuillent bien se regarder dans la glace et réfléchir.
Non identifié
QUINZINZINZILI
Correspondance
c. 1935

QUELQUE TENDRESSE CACHÉE
Le thème de Quinzinzinzilli a été repris par quelques écrivains, et notamment par deux prix Goncourt : Roger Ikor avec les Grands Moyens (Albin-Michel) et Robert Merle avec Malevil (Gallimard). Il se résume en une phrase : un guerre provoque la disparition de la race humaine ; mais quelque part un petit groupe a échappé à l’extermination et l’histoire repart à zéro. (…) L’humour y est grinçant, mais pour qui connaissait bien l’auteur, il y a aussi quelque tendresse cachée dans ce roman.
Ralph Messac
AUTOUR DE QUINZINZINZILI
Mai 1972

PRÉFIGURATION PESSIMISTE
Les romans de Régis Messac sont les préfigurations que traçait son pessimisme, ou la peinture des milieux dont il avait saisi le ridicule amer sous la façade brillante des conventions et des rites, il n’avait pas une grande foi en l’homme : Quinzinzinzilli décrit le monde après la guerre finale. J’ai peu goûté ce livre.
Roger Denux
IN MEMORIAM
La Tribune des fonctionnaires
Novembre 1946

PROPHÉTIES ET SATIRES SOCIALES
Un pessimisme souvent amer anime [cette anticipation] qui, aujourd'hui encore, apparaissent excellentes, surtout la seconde dont le thème a pourtant été banalisé depuis quelques années.  Mais nous dirons que c'est là un pessimisme actif, celui des mises en garde saisissantes et grandioses impliquant (fût-ce contre le gré de l'auteur) une subsistance d'espoir en la raison humaine et en sa sensibilité aux prophéties et satires sociales.
Jean-Jacques Bridenne
HOMMAGE À RÉGIS MESSAC
Fiction n° 48
Novembre 1957

RÉGIS MESSAC : UN « SWIFT » DES CHARENTES
L’humour et l’alacrité de l’auteur y font merveille, alors même que la bêtise et la méchanceté de l’homme s’y déchaînent et le désespèrent.
Roland Stragliati
RÉGIS MESSAC : UN « SWIFT » DES CHARENTES
Le Monde
30 novembre 1972

UN LIVRE PROCHE DE L’ALLÉGORIE POLITIQUE
Le livre est proche de l’allégorie politique. (…) Quinzinzinzili confirme la pensée originale, très pessimiste malgré son humour acerbe, de Régis Messac.
Denis Luc
R. MESSAC, R .A. LAFFERTY, A. ET B. STROUGARTSKI
Combat
Circa 1972

UN TON, DU MORDANT, DE L’ALLURE
Régis Messac ricane franchement souvent en pleine catastrophe. Cet excellent petit roman, très joliment enlevé, date de 1934. Il a un ton, du mordant, de l’allure. (…) Avec Régis Messac, on découvre (ou redécouvre) un des grands de la science-fiction française.
Michel Nuridsany
38 ANS APRÈS RÉGIS MESSAC N’EST PLUS UN INCONNU
Le Figaro
14 octobre 1972

APRÈS LA FIN DU MONDE
Messac, avec beaucoup d’ironie, décrit le processus de nasalisation du langage nouveau. Des bribes d’éducation en forment le fond.
Jean-Louis Kuffer
APRÈS LA FIN DU MONDE
La Tribune de Lausane
15 novembre 1972

#21 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 21-01-2007 18:20:32

Fantomas a écrit :
Olivier Messac a écrit :

SMITH CONUNDRUM
L’Amitié par le livre
Blainville-sur-mer, c. 1942, 169 pages

Merci pour les précisions sur les dates.

Erreur de ma part : pour lieu de publication, il fallait bien lire Querqueville (Manche) et non Blainville-sur-mer (Manche).

Fantomas a écrit :
Olivier Messac a écrit :

Il ne subsiste de cette édition, originale et unique, que de rares exemplaires rescapés.

Est-ce bien celle que j'ai posté plus haut ?

Edition originale et unique. smile

#22 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 20-01-2007 15:10:32

Fantomas a écrit :

Auteur(s) :  Messac, Régis (1893-1945)
Titre(s) :  Régis Messac. Smith Conundrum, roman d'une université américaine [Texte imprimé]
Publication :  Querqueville, l'Amitié par le livre, (s. d.). In-16, 171 p. [Don 174-57] -XcR-
(1931?)

Attention : Hors genre

SMITH CONUNDRUM
L’Amitié par le livre
Blainville-sur-mer, c. 1942, 169 pages

UNE SÉRIE DE PORTRAITS AU VITRIOL
Un jeune professeur de lettres peu conformiste s'attire d'innombrables difficultés avec sa hiérarchie et avec son Chairman, l'ineffable Vicomte des Boys de la Tour. Incapable de supporter le spectacle de servilité et de charlatanisme à quoi se réduit, selon Régis Messac, la vie académique, il envoie sa démission au Board of Governors. Cependant, le roman (autobiographique) est avant tout prétexte à une série de portraits. Doué d'un sens aigu du pamphlet, Messac transcrit d'une plume alerte et trempée dans le vitriol de petites « scènes vues » et trace la silhouette caricaturale de ses collègues. Tout ceci est drôle, enlevé, sans indulgence.
Á la fin de l’ouvrage, l’auteur nous dit que l’histoire à été écrite à Castelnau-le-Lez (Hérault) d’octobre 1930 à février 1931. Cependant, les principaux chapitres de Smith Conundrum ont paru en édition préoriginale, de 1930 à 1931 dans le Progrès civique sous la signature de Régis Messac, voire, cela reste à vérifier, jusqu’en 1934 dans le Quotidien sous le pseudonyme de Laurent Zurbaran. Ce n’est que sous l’Occupation que Camille Belliard eut l’idée de publier ces chroniques sous forme de roman. Après un commencement de diffusion, l’essentiel du tirage fut envoyé au pilon par les Allemands avant que le solde du stock ne soit détruit, en juin 1944, près de Cherbourg, sous les bombardements américains. Il ne subsiste de cette édition, originale et unique, que de rares exemplaires rescapés.

LE MEILLEUR DE L’ŒUVRE
Pour moi, le meilleur de l’œuvre romanesque de Messac est dans Smith Conundrum, tableau d’une université américaine.
Roger Denux
IN MEMORIAM
La Tribune des fonctionnaires
Novembre 1946

UN DON D’OBSERVATION INCISIF
La satire ne reste pas au niveau superficiel de la caricature. Une réflexion amère et souvent très dure sur la condition professorale se fait jour. Elle peut se résumer dans la phrase désabusée qui tombe des lèvres du professeur Addison, le confident du héros: « We are a sort of higher club servants. Subjects to dismissal, just like other servants… » On jugera peut-être par là que la pochade de Régis Messac n'est pas exempte d’une certaine actualité polémique.
Quoi qu'il en soit, le don d'observation incisif dont il fait preuve, le sens du raccourci, du « gag », du burlesque font de Messac un humoriste qui fréquemment semble se souvenir de Stephen Leacock dont il admirait l’œuvre, même s'il n'a pas la sérénité de ce dernier. Il n'est pas besoin de considérer Smith Conundrum comme une œuvre à clé pour trouver du plaisir à lire ce récit.

Marc Angenot
SMITH CONUNDRUM UN ROMAN SATIRIQUE SUR MAC GILL UNIVERSITY
Voix & images
Volume III, n° 1

#23 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 17-01-2007 23:08:25

Fantomas a écrit :
Belzébuth a écrit :

La base donne 1990 pour l'édition du Miroir flexible chez Orion (éd. limitée à 280 ex.), or mon exemplaire donne 1989 comme année d'édition, à corriger donc.

http://www.bdfi.info/img/vign/m/v_miroir_flexible.jpg

Parfois (souvent ?) le DL est différent de l'AI.

Seulement voilà... ici, il n'y a  pas plus d'achevé d'imprimer qu'il n'y a eu de dépôt légal. 1989 apparaît comme date de publication mais, après tout, c'est peut-être une édition antidatée. De quoi se perdre en conjectures.

#24 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 15-09-2006 15:15:16

Gloosé Cabé a écrit :

Je me souviens d’avoir lu cet été une définition que Régis donne de l’utopie, ou de l’esthétique de l’utopie qui ajouterait à son propos. C’était, je crois, à propos des travaux de Max Nettlau ou de Harry Ross ?

Sans doute aurais-tu pu trouver le passage par toi-même : le voici, à propos de Utopias Old and New de Harry Ross (Nicholson & Watson, Londres, c. 1939) :

« Une utopie, la description d’une société imaginaire, n’est jamais entièrement imaginaire. L’auteur, qu’il le veuille ou non, y reproduit en partie la société de son temps : ce qu’il nous décrit, c’est en réalité la société où il vit, mais revue et corrigée, embellie et idéalisée, ou au contraire, enlaidie et caricaturée, car il y a aussi des utopies satiriques, et ce sont souvent les plus amusantes. Une histoire des utopies serait donc une histoire des idéaux de l’humanité, des luttes et des critiques sociales, qui devrait être à chaque instant mise en relation avec l’histoire des sociétés réelles. »

La suite, sans lien direct avec notre sujet, est à l'adresse de Versins et de ses continuateurs.

#25 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 02-09-2006 16:53:48

Belzébuth a écrit :

sur le fil consacré au prix Nocturne :

Je ne peux que conseiller vivement ici, la lecture de l'ouvrage de Francis Berthelot sur les transfictions qui nous permet de voir plus loin que le bout de nos nez de lecteurs de conjectures (rationnelles ou pas) :  Bibliothèque de l'Entre-Mondes : guide de lecture, les transfictions. (Gallimard, coll. Folio SF n° 225, octobre 2005, 333 pages, 6,20 €)

Suit un article extrait du site de Sandrine Brugot-Maillard : http://www.mesimaginaires.com/critiques … ctions.htm
dans lequel on peut lire :  « On peut être étonné de trouver [dans la liste de livres primordiaux pour ce non-genre] certains titres que l'on croyait déjà bien classés : Fahrenheit 451 de Bradbury (…). »

À ce propos, si l’on connaît l'histoire des grandes destructions de bibliothèque, notamment par le livre de Lucien X. Polastron : Histoire de la destruction sans fin des bibliothèques (Denoël, coll. Médiations GF, janvier 2004, 430 pages, 3.36 €), il est ici intéressant de faire état d’un fait historique relevé par Régis Messac dans son essai l’Écrivain et les puissances, publié en 1939. On y lit :

« Le souverain est le maître absolu dans le domaine littéraire comme dans les autres. Il peut mettre le poète au premier rang ou anéantir la poésie, selon sa fantaisie. De tels faits ne son pas sans exemple. L’empereur chinois Tché-Houang Ti * (221-210 avant J. C.) ordonna la destruction complète de toute la littérature ancienne. Ses ordres furent rigoureusement exécutés, et les manuscrits recherchés avec un zèle infatigable. Ce qui nous reste de la littérature antérieure à Tché-Houang Ti ne nous est parvenu que grâce à la mémoire des lettrés qui survécurent à l’empereur iconoclaste et qui couchèrent à nouveau par écrit, après sa mort, les poèmes qu’ils avaient appris par cœur. Mode de transmission sujet à caution ; aventure qui donne une idée de la sujétion dans laquelle littérature et littérateurs peuvent se trouver par rapport aux puissances. »

* il faut lire ici : Ts’in-Che-Houang-Ti, autrement dit : Ts’in premier auguste souverain. Premier souverain impérial chinois, le tyran réalisa une œuvre d’unification considérable sur le plan administratif, monétaire et culturel avec la normalisation de l’écriture, les premiers grands travaux d’irrigation et l’édification de la grande muraille.

#26 Re : Imaginaire ancien » Luc Alberny » 21-07-2006 16:19:32

Totofouinard a écrit :

Il serait intéressant de savoir si Régis Messac a connu les livres si curieux de Luc Alberny, et ce qu'il en pensait, si toutefois on peut le savoir de nos jours.

Curieuse et intéressante question à la fois. La réponse à la seconde partie de la question est digne d’intérêt. Régis Messac, qui n’a guère apprécié le Mammouth bleu, regrette le peu d’imagination de Luc Alberny. Il le range dans la catégorie des auteurs dont l’esprit créateur est atrophié et impuissant. Il déplore à cette occasion, chez « les modernes littérateurs français » des années 30, « ce retour aux vieux oripeaux de la culture classique, déjà usés jusqu’à la corde il y a deux siècles ».

#27 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 09-07-2006 10:41:31

Cirroco Jones a écrit :

Par contre, j'ai appris qu'un ouvrage était en train d'être réalisé sur cet auteur par Guibert Lejeune à paraître en 2009.
http://www.etab.ac-caen.fr/lebrun/histo … p?choix=11

Je tiens ici à préciser que le document pdf mis en ligne sur cette page (biographie) comporte des erreurs, que les notes bibliographiques qui lui font suite sont très incomplètes, comportent des inexactitudes, des omissions et des interrogations. En fait, il ne s’agit là que d’un document de travail, qui n’était pas destiné à être publié en l’état.

#28 Re : Imaginaire ancien » Paul Ronceray » 09-07-2006 10:37:08

Gloosé Cabé a écrit :
Olivier Messac a écrit :

[dans la reproduction du texte de Régis Messac :] "De même, si cette atmosphère spéciale des plus difficiles, celui du roman scientifique, où la plupart justifie la survivance dans le monde intraterrestre des sauriens gigantesques du secondaire, comment se fait-il qu'elle n'ait pas d'action sur les vampires humains, les embryonanthropes ?"

Cette phrase ne tient pas la route. Il y manque quelque chose. Est-il possible de connaître l'élément manquant ? D'avance merci.

Il y a effectivement une erreur de transcription, mais il ne manque rien. Il y a au contraire quelques mots en trop. Il faut lire :

"De même, si cette atmosphère spéciale des plus difficiles justifie la survivance dans le monde intraterrestre des sauriens gigantesques du secondaire, comment se fait-il qu'elle n'ait pas d'action sur les vampires humains, les embryonanthropes ?"

#29 Re : Imaginaire ancien » [Auteur] Régis Messac » 02-07-2006 22:19:56

Cirroco Jones a écrit :

Une question tout à fait people smile

Le fils de Régis Messac, Ralph, s'est-il appelé ainsi à la suite de la lecture du roman de Gernsback? Ce n'était vraiment pas un prénom courant à l'époque en France (il est né milieu des années 20); et comme le père venait de passer plusieurs années sur le continent américain d'où il a ramené les prémices d'un fandom français...

Le prénom de Ralph, fils de Régis, fait bien référence à Ralph 124C 41+. Cependant, ce n'est pas au retour du séjour américain de la famille (1924-1929) que le prénom a été déclaré à l'état civil, mais en septembre 24 quelques jours ou quelques semaines avant son départ.

#30 Re : Imaginaire ancien » Paul Ronceray » 02-07-2006 22:03:51

Cirroco Jones a écrit :

Pour avoir lu "la vengeance de l'abime" de Paul Ronceray, 1932, livre dont je ne sais quoi penser, j'ai pas mal cherché sur internet et un peu ailleurs sans trouver d'informations sur cet auteur... avis au spécialistes ! merci d'avance

Des informations sur Ronceray, je ne crois pas en disposer. Par contre, la Vengeance de l’abîme a bien fait l’objet d’une critique de Régis Messac, en 1932, au moment de sa parution. Si Lucien Rigaud ne sait pas quoi en penser, voici toujours les réflexions que la lecture de ce roman a inspirées à Régis Messac. Je vous livre ici l’introduction et la conclusion de l’article :

La Vengeance de l’abîme, par Paul Ronceray. (Figuière)
L'intérieur de la terre, cette région singulière de l'espace si proche de nous et pourtant si mystérieuse, plus mystérieuse et moins connue que les régions les plus lointaines de la voie lactée, a toujours exercé sur l'imagination une sorte de fascination. De là procède l'attrait des cavernes, lesquelles ne sont pourtant que des excavations très superficielles, mais dont l'exploration a donné naissance à une science nouvelle, la spéléologie. Les spéléologues les plus hardis ne s'enfoncent guère dans l'écorce que de quelques centaines de mètres, et les puits de mine les plus profonds n'atteignent pas deux kilomètres. Qu'y a-t-il au-dessous ? Seule l'imagination des romanciers aidée par les hypothèses des savants, peut nous donner une réponse. Plusieurs réponses même. Depuis Louis Holberg, auteur danois de renom, qui publia son Voyage souterrain de Niels Klim, connu surtout par sa traduction latine : Nicolai Klimü iter subterraneum, bien des conteurs ont exploré en rêve les dessous de l'écorce. Jules Verne dut s'inspirer de Holberg dans son Voyage au centre de la terre, et après Jules Verne, bien d'autres ont marché sur ses traces. Signalons seulement, parmi les plus curieux. Au centre de la terre de Jean Duval (1925) et At the Earth's Core, d'Edgar Rice Burroughs, l'auteur de Tarzan (1). M. Paul Ronceray ne manquait donc pas de prédécesseurs. Mais il ne manque pas non plus de talent ni d'imagination. Dans un genre des plus difficiles, celui du roman scientifique, où la plupart des auteurs se résignent à demeurer au-dessous du médiocre, il a réussi du premier coup à nous intéresser. Si c'est un début, comme il semble, c'est un brillant début. (…)

Une ou deux observations seulement. Si les trois explorateurs ont péri, comment est-on au courant de leurs aventures ? On nous dit bien, dans l’avant propos, que leur ami Donay « botaniste et spéléologue, explorateur et savant » a reconstitué le drame. Mais on ne nous dit pas du tout sur quelles données. Il y a là une petite invraisemblance, ou inadvertance, qui nuit à l'illusion. D'autre part, si les données scientifiques de l'auteur sont généralement correctes, il passe un peu trop rapidement – comme presque tous ses devanciers du reste – sur les difficultés qui doivent résulter, physiquement, de conditions de vie nouvelles. Entre autres choses, vingt kilomètres de profondeur, cela doit représenter une pression atmosphérique déjà respectable ; et si l'on songe aux accidents respiratoires que provoquent souvent le scaphandre ou la cloche à plongeur, on se demande comment il se fait que des animaux de surface, comme Bèque, Dubo et l'abbé Garnier, puissent évoluer à leur aise dans une atmosphère nécessairement très dense. On se borne à nous dire que cette atmosphère s'étant « décantée » contient de l'oxygène en excès, ce qui provoque un surcroît de vitalité. Mais le problème n'est pas tout à fait aussi simple. De même, si cette atmosphère spéciale des plus difficiles, celui du roman scientifique, où la plupart justifie la survivance dans le monde intraterrestre des sauriens gigantesques du secondaire, comment se fait-il qu'elle l'ait pas d'action sur les vampires humains, les embryonanthropes ? Ce ne sont pas des nains qu'on devrait trouver, mais au contraire des hommes géants, tout comme les sauriens. J'ai bien peur qu'en ressuscitant ces fossiles, l'auteur ait obéi tout simplement à la tradition commode qui fait évoluer ces monstres grotesques et pittoresques dans presque tous les mondes imaginaires, qu'ils soient logés sur une planète lointaine ou à l'intérieur de la terre. Mais ces objections, qui relèvent d'ailleurs de la physique et de la paléontologie beaucoup plus que de la littérature, n'enlèvent rien aux mérites de l'ouvrage qui atteste des dons très brillants.

1. Pour plus de détails, renvoyons les esprits curieux à l'étude parue dans la Revue de littérature comparée en 1929 : Voyages modernes au centre de la terre.

Régis Messac
Les Primaires n° 35
Novembre 1932

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